Social
Le mal-être au cœur de l'AG de la MSA Beauce-Cœur de Loire
La MSA Beauce-Cœur de Loire s'est réunie en assemblée générale le 6 juin à Olivet (Loiret) pour échanger avec ses adhérents sur le sujet si délicat du mal-être agricole.
La MSA Beauce-Cœur de Loire s'est réunie en assemblée générale le 6 juin à Olivet (Loiret) pour échanger avec ses adhérents sur le sujet si délicat du mal-être agricole.
Mardi 6 juin à Olivet (Loiret), la MSA Beauce Cœur de Loire (BCL) a retenu le thème du mal-être agricole comme fil conducteur de son assemblée générale. Sa présidente, Cendrine Chéron, et son directeur général, Marc Debacq, l’ont bien entendu évoqué dans leurs rapports moral et d’activité. Un film retraçant le séjour à Cabourg de familles « en besoin de pause » a été diffusé et la MSA a invité la compagnie Entrées de jeu à jouer sa pièce Les moissons du lien.
Forte mobilisation
« À la suite de la feuille de route définie par le ministère de l’Agriculture, un programme de prévention et d’accompagnement du mal-être agricole est désormais déployé dans nos départements. Il positionne et engage la MSA sur cette problématique », a souligné la présidente en préambule.
« En 2022, la cellule de prévention et d’accompagnement a étudié 47 situations, dont douze crises suicidaires, a précisé le directeur général. Treize prises en charge au titre d’une prestation extra-légale pour la mise en place d’un suivi psychologique, ont été délivrées ».
Pour Carla Mailly, responsable du programme de prévention du mal-être, mis en place depuis plus d’un an, « le milieu agricole subit un surrisque de mortalité par suicide ». Et de poursuivre : « On se mobilise sur cette thématique afin d’accompagner des personnes au travers de différents dispositifs, tels que des aides individuelles au répit, des actions de prévention collectives, une cellule d’écoute, etc. Pour autant, l’objectif de ce plan est de détecter des situations de mal-être le plus en amont possible. Un réseau de sentinelles est d'ailleurs en cours de création ».
Réseau de sentinelles
En 2023, les compétences des salariés pour la détection des situations à risque, et celles du personnel médico-social seront renforcées. D'ici 2024, les élus, les partenaires MSA ainsi que tous les citoyens volontaires pour intégrer ce réseau de sentinelles seront formés. Cette formation permettra aux sentinelles de reconnaître les signes de mal-être, de savoir comment « aller vers » les personnes, quels mots employer, savoir les orienter vers les bons interlocuteurs, mais également de se protéger émotionnellement.
Au-delà de cet accompagnement, la MSA intervient au niveau des comités départementaux mis en place par les préfets. Ces comités réunissent l’ensemble des parties prenantes de la feuille de route nationale afin de coordonner et déployer les dispositifs locaux.
Ensemble pour repartir
Afin d’illustrer la diversité de ses axes d’intervention sur le mal-être, la MSA BCL a diffusé un film réalisé lors d’un séjour qu’elle a organisé en avril dernier : Ensemble pour repartir. Cendrine Chéron a souligné : « Ce séjour a été créé pour que des familles en besoin de pause puissent prendre quelques jours de vacances ensemble, loin de chez elles. Nous le constatons tous, les familles en difficulté sont souvent celles qui partent très peu, voire pas du tout en vacances, alors qu’elles en ont le plus besoin ».
Accompagnés par deux travailleurs sociaux de la MSA, une dizaine d’adhérents actifs et leurs familles sont partis cinq jours dans un centre de vacances. Pour faciliter la venue des exploitants, le coût du service de remplacement est pris en charge par la MSA. Ce séjour, ouvert aux non-salariés et salariés agricoles, a pour objectif de prendre du temps pour soi et sa famille, mais également de pouvoir échanger et parler des difficultés rencontrées avec les autres familles, voire avec un psychologue, et ainsi prendre du recul et envisager des solutions le cas échéant.
Refaire l’histoire
Au-delà des chiffres et des actions, aborder ce thème par l’humour était incontournable pour la MSA. Pendant une heure et demie, la compagnie théâtrale a enchaîné les saynètes sur la vie de Marc, exploitant agricole. Elle a interpellé le public sur ce qu’il venait de voir, sur ce qui posait problème, sur ce qu’il serait possible de faire. Plusieurs personnes n’ont pas hésité à monter successivement sur scène pour rejouer une saynète. Au-delà d’avoir fait rire l’assistance, elles ont apporté leur vision d’une histoire différente pour que le mal-être, au lieu de s’installer, s’éloigne et laisse finalement la place au bien-être.