Betteraves
Le début d’une campagne « prometteuse » pour Cristal Union
Dans le Loiret, l’arrachage des betteraves a commencé mi-septembre. Pour la coopérative Cristal Union, cette campagne s’annonce « prometteuse » et devrait durer environ 90 jours pour les deux sites loirétains.
Dans le Loiret, l’arrachage des betteraves a commencé mi-septembre. Pour la coopérative Cristal Union, cette campagne s’annonce « prometteuse » et devrait durer environ 90 jours pour les deux sites loirétains.
Avec ses deux sucreries situées dans le Loiret — l’une à Corbeilles, l’autre à Pithiviers-le-Vieil —, la coopérative Cristal Union couvre plus de 22 000 hectares de betteraves pour 1 560 planteurs, répartis essentiellement entre Pithiviers et Corbeilles. En ce début de collecte, les deux présidents de section sont confiants et pressentent une campagne prometteuse. « Nous avons bénéficié de pluies d’été qui ont pris le relais des premiers apports d’irrigation du mois de juin, précise Olivier Duguet, président de la section Pithiviers-Toury. Avec ces conditions climatiques favorables, les progressions de rendements sont plutôt bonnes jusqu’ici. Au niveau du groupe, nous estimons un rendement dans la moyenne cinq ans, autour de 14 tonnes de sucre par hectare ». L’objectif de prix fixé à 45 euros la tonne de betteraves pour 2023 devrait être dépassé selon les deux représentants. La récolte devrait quant à elle s’achever entre le 18 et le 23 décembre pour les deux sucreries.
Pression des pucerons maîtrisée
Malgré les bons rendements annoncés, les planteurs ont dû rester extrêmement vigilants tout au long de la campagne quant à l’apparition de pucerons dans leurs parcelles. « Nous avons suivi de façon très pragmatique l’évolution de notre plaine », détaille Olivier Duguet. Pour permettre à ses planteurs-coopérateurs de gérer au mieux l’apparition du virus, la coopérative a mis en place, au printemps, un plan de vigilance pucerons. BaptiséeCristal vigie pucerons, cette application interactive suit la progression de l’arrivée des insectes grâce aux signalements des planteurs. « Dès le 13 avril, nous avons identifié la présence de pucerons et prévenu les agriculteurs, souligne Hervé Fouassier, président de la section de Corbeilles. Nous avons défini et diffusé le mode opératoire pour traiter les parcelles avec des produits sélectifs des auxiliaires et efficaces sur les pucerons. Même si la situation était sans commune mesure avec ce que nous avons vécu en 2020, nous avons réussi à enrayer la progression des pucerons ».
Au final, l’impact de la jaunisse est resté modéré au niveau national. La maladie a toutefois touché l’ouest de la zone sud de Paris, notamment le secteur eurélien, à l’ouest de Toury. Il est encore aujourd’hui difficile d’en mesurer l’impact réel. Cette année, l’Eure-et-Loir a été quasiment le seul département impacté par la jaunisse en France, sans que l'on sache encore pourquoi. De façon moins significative, quelques parcelles loirétaines ont pu être touchées. Des investigations sont en cours.
Une indemnisation, oui, mais avec franchise
Cristal Union et ses coopérateurs attendent désormais des réponses de l’État. « Le gouvernement, tel qu’il s’y était engagé, doit clarifier le montant de l’indemnisation pour les planteurs, a annoncé Hervé Fouassier durant Innov-agri. Cela les rassurera et nous permettra d’asseoir nos surfaces pour l’année prochaine. Nous espérons une indemnisation, sans franchise, à la hauteur des enjeux de l’année ».
Présent lors de la clôture du salon à Outarville, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a évoqué le sujet en précisant que « 70 exploitations avaient été touchées par la jaunisse cette année en France ». Et de poursuivre : « N’en faisons donc pas une généralité. Il ne s’agit pas d’une crise systémique. Nous savons que la jaunisse est particulièrement présente en région Centre-Val de Loire, notamment en Eure-et-Loir et dans le Loiret. Il faut aujourd’hui en analyser les raisons : est-ce climatique ou doit-on questionner les conduites de culture ? Quoi qu’il en soit, une indemnisation est prévue et devra tenir compte des prix et des cours ». En revanche, le ministre semble moins engagé sur la non-application de franchise. « Aucun système n’est sans franchise absolue, a-t-il indiqué. J’ai assuré en 2023 que les planteurs seront couverts en cas de clash comme en 2020 ; c’est cet engagement que le gouvernement tiendra ».