Le datura, une plante toxique qui s'étend
Les agriculteurs de Loir-et-Cher font face depuis quelque temps à la plante toxique qu’est le datura. Celui-ci ne cesse de progresser et se répand dans les cultures.
Les agriculteurs de Loir-et-Cher font face depuis quelque temps à la plante toxique qu’est le datura. Celui-ci ne cesse de progresser et se répand dans les cultures.
Les populations de datura ne cessent de croître au sein du département, que ce soit dans les zones cultivées, mais également sur les bords des routes, les ronds-points, les terrains vagues ainsi que les jardins. Cette croissance est en partie due à l’arrêt de l’herbicide atrazine depuis 2003. « À ce jour, cette plante toxique pour l'homme et l'animal n'est pas référencée comme organisme nuisible dans le département », précise Elise Golliard, conseillère grandes cultures à la chambre d’Agriculture.
Une plante très toxique
Le datura est une plante toxique pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres de haut et qui se développe sur tout type de sol. On la retrouve majoritairement dans les cultures estivales. Une capsule peut produire jusqu'à 500 graines avec une viabilité de celles-ci dans le sol pouvant être supérieure à trente ans et avec une capacité de germination jusqu’à 15 cm de profondeur. Comme l’explique un document technique de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, « c’est une plante très toxique pour l’homme et l’animal — elle contient des alcaloïdes tropaniques — qui se dissémine très facilement ». De plus en plus d’agriculteurs sont confrontés à l’augmentation des populations dans leurs cultures et sont parfois démunis.
Une destruction difficile
François Roumier, éleveur de moutons à Soings-en-Sologne, est depuis peu confronté à cette plante toxique. « J’avais semé quatre parcelles d'un mélange trèfle d'Alexandrie et moha au printemps dernier. Sur deux d’entre elles, je n’ai pas pu laisser mes moutons pâturer à cause du datura », explique-t-il. À titre d’exemple, « aujourd’hui, la dose toxique chez les bovins est de 600 à 900 mg de graines par kilo de poids vif », précise le document technique de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher. La destruction totale de cette plante peut rapidement devenir compliquée s’il n’y a pas d’action collective. « J’ai pratiqué deux déchaumages et broyages, mais elle revient encore. La lutte doit être collective », détaille François Roumier. À ce jour, il n'existe aucune obligation de destruction par arrêté préfectoral, comme il peut y en avoir une sur l'ambroisie par exemple.
Des méthodes de lutte
En supplément du risque pour son troupeau, le datura a causé des pertes de temps et d’argent pour l’agriculteur. « On a semé et labouré pour rien. Il y a forcément un impact financier à tout cela. J’ai eu du fourrage en moins, car je n’ai pas pu récolter », affirme l’éleveur. Même si des méthodes de lutte au niveau agricole existent, comme la rotation avec une alternance entre cultures d’hiver, de printemps et d’été, il est nécessaire que tous les acteurs luttent ensemble contre la plante. « Il faut une prise de conscience générale. Les particuliers au sein de leur jardin doivent être attentifs autant que les collectivités territoriales qui s’occupent des voiries, où le datura y est présent », précise Elise Golliard.
Le datura pose des problèmes à de nombreux agriculteurs et sa gestion est devenue incontournable et primordiale.