Le chanvre a sa place en Eure-et-Loir
L’association des producteurs de chanvre de Basse-Normandie a organisé une réunion le 14 janvier au Boullay-Mivoye, afin de sensibiliser des producteurs.
« La France est aujourd’hui le premier pays producteur de chanvre d’Europe et le seul producteur de semences », a pointé Aurélia Valéri, l’animatrice de l’association des producteurs de chanvre de Basse-Normandie et des départements limitrophes en ouverture de la réunion qu’elle a organisé le 14 janvier, au Boullay-Mivoye.
Si jusqu’en 2006, la production se faisait exclusivement en Aube, depuis les choses ont bien évolué... Et l’association bas-normande recherche des producteurs en Eure-et-Loir.
D’autant que la culture est facile : « en fait, il faut semer sur un sol bien réchauffé et ressuyé. Si le semis est réussi, la culture est assurée. C’est l’étape clé, mieux vaut être prudent et patient », a expliqué l’animatrice. Ensuite, la plante doit partir très rapidement et ne pas s’arrêter. La récolte s’effectue à partir de la mi-septembre. On récolte soit la paille seule — qu’il s’agit de traiter comme un foin — soit la paille et les graines alternativement — la solution la plus rentable — voire les deux en un seul passage avec un outil adapté.
Les atouts du chanvre sont nombreux. C’est une excellente tête d’assolement qui génère quelques quintaux supplémentaires pour le blé, il ameublit les sols, allonge la rotation, ne nécessite pas de traitement et peu d’engrais.
De plus, c’est une culture sous contrat — 130 à 145 euros la tonne de paille — pour un rendement de cinq à dix tonnes. La récolte de graine peut atteindre une tonne. Une aide couplée est prévue dans le cadre de la Pac.
Attention néanmoins, la paille doit être stockée à l’abri sur palette entre quatre et dix-huit mois. Enfin, les semences certifiées sont obligatoires.
Le président d’Agro chanvre, Jean-Paul Salmon, est intervenu ensuite : « nous avons souhaité créer une filière qui va du producteur au consommateur final, ayant pour objectif d’y répartir la valeur ajoutée », a-t-il pointé, ajoutant : « Toute la plante est valorisée. Et aujourd’hui, pour faire tourner l’unité de défibrage de Barenton (Manche), nous avons besoin de huit cents hectares de chanvre à transformer. » Dont une bonne cinquantaine en Eure-et-Loir...