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Gestion
L’AS Centre-Loire présente la situation 2023 des exploitations

Devant les partenaires et professionnels du secteur agricole, l'AS Centre-Loire a présenté les références économiques de la campagne 2023, vendredi 18 octobre à Orléans.

Vendredi 18 octobre, à Orléans. Florent Courtin et Clara Lefeuvre, conseillers d’entreprise au sein d'AS Centre-Loire, ont présenté les références économiques de la campagne 2023.
Vendredi 18 octobre, à Orléans. Florent Courtin et Clara Lefeuvre, conseillers d’entreprise au sein d'AS Centre-Loire, ont présenté les références économiques de la campagne 2023.
© L.B. - Horizons

Florent Courtin et Clara Lefeuvre, tous deux conseillers d’entreprise au sein de l’association de gestion et comptabilité, AS Centre-Loire, ont présenté les références économiques de la dernière campagne et répertorié les axes stratégiques à mettre en place sur les exploitations pour la campagne 2024. Cette rencontre s'est déroulée vendredi 18 octobre dans les locaux de la Cité de l’Agriculture, à Orléans.

Effet ciseaux pour les grandes cultures

Sur le plan des grandes cultures, les 758 exploitations agricoles étudiées dans ce groupe ont subi de plein fouet l’effet ciseaux. « On remarque une baisse de l’EBE* par rapport à 2022 et une hausse des charges par rapport à l’année précédente, alors que les produits poursuivent leur augmentation, ce qui est révélateur d’un effet ciseaux », expose Florent Courtin. Que ce soit les intrants ou la mécanisation, les charges ont fortement augmenté au cours de ces cinq dernières années. « Les charges de mécanisation ne cessent d’augmenter et elles ne devraient pas être amenées à diminuer », souligne le conseiller.

Les prix de commercialisation élevés de 2022 pour les céréales sont désormais bien loin et avec des charges en constante hausse, les prix actuels ne parviennent plus à couvrir les coûts de production des céréaliers. « Malgré tout, la situation financière de ces exploitations reste favorable et la trésorerie s'est maintenue pour le moment », ajoute Florent Courtin

La situation économique est sensiblement meilleure pour les 235 exploitations irrigantes étudiées. « L’irrigation est primordiale pour l’agriculture. Nos syndicats agricoles se battent pour maintenir l’irrigation au sein de nos cultures et les graphiques démontrent une meilleure résilience », argue Gilles Leroux, président d'AS Centre-Loire. « Il s'agit d'un groupe plus résilient face aux aléas sécheresse », poursuit Florent Courtin.

Après une présentation des chiffres de l’année 2023, les conseillers sont revenus sur cette campagne 2024 qui annonce des difficultés, notamment au niveau de la trésorerie. « Après une campagne très difficile pour les exploitations agricoles, les trésoreries sont mises à rude épreuve. Il y a des exploitants qui vont faire l’impasse sur certains intrants, d’autres auront besoin de mesures d’accompagnement de la trésorerie », souligne Florent Courtin.

Une meilleure santé financière pour les élevages

Pour les exploitations bovin lait, la situation financière est toujours en progrès, avec une hausse du fonds de roulement de 15 % entre 2022 et 2023 et une hausse de 44 % par rapport aux cinq dernières années. « La trésorerie nette est en constante augmentation depuis 2019. La situation était très tendue auparavant, mais les exploitations ont repris un peu de souffle financièrement », détaille Clara Lefeuvre. Même si les indicateurs économiques sont meilleurs, les charges ont augmenté de 17 % par rapport à l’année dernière et de 53 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Pour les exploitations bovines allaitantes, la dynamique est également positive, avec une situation économique qui a tendance à s’embellir. En 2023, la trésorerie nette moyenne des élevages bovins allaitants était de 6 339 euros, alors qu’elle était négative ces dernières années. Malgré une consommation toujours en baisse en 2023 (- 3,7 %), la décapitalisation du cheptel engagée depuis une dizaine d’années permet un soutien des cours et la situation financière des exploitations s’améliore.

Les élevages en volaille de chair se portent bien, sauf en label et en bio

En ce qui concerne les 60 éleveurs de volailles de chair constituant ce groupe de références, 70 % de leur produit brut est consacré à l'alimentation animale. Malgré une baisse des coûts de main-d'œuvre, l'association de gestion a constaté une augmentation des charges liées à la mécanisation en 2023. De plus, l'influenza aviaire a affecté plusieurs adhérents du groupe, notamment dans le Loiret. L'inflation impacte également le marché national, entraînant une baisse de la consommation de volailles en label et en bio, ainsi qu'une augmentation de la durée des vides sanitaires.

« Pour 2024, nous pressentons une diminution de la production de volailles en label et en bio, exacerbée par les problèmes d'implantation des céréales, dus à la météo pluvieuse. Cette situation pourrait alors fragiliser les exploitations. »

Concernant la rentabilité de ces élevages, le résultat courant et le revenu disponible sont restés stables. Cependant, les annuités ont connu une forte augmentation de 23 %, passant de 20 000 euros à près de 25 000 euros en moyenne par UTA. Les prélèvements privés ont eux aussi légèrement augmenté, affichant une hausse de 17 % par rapport à 2022. La capacité d'autofinancement se maintient autour de 11 000 euros par UTA, ce qui représente une marge de sécurité de 20 % par rapport à l'EBE. Le fonds de roulement a augmenté de 36 %, tandis que la trésorerie a triplé par rapport à 2022 et a été multipliée par sept par rapport aux cinq dernières années.

Malgré ces indicateurs positifs, le ratio d'augmentation de la trésorerie n'est pas nécessairement représentatif de la santé financière globale des élevages.


*Excédent brut d'exploitation.

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