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L'apport de valeur ajoutée à la ferme loirétaine : un enjeu crucial

Création de débouchés autour du colza, valorisation des produits laitiers, sont les deux axes de développement présentés par la FDSEA et les JA du Loiret lors de réunions d'échanges.

© Carine Morin

Lors des réunions publiques de Montargis et d'Ouzouer-sur-Loire organisées par la FDSEA et les JA du Loiret, l'apport de valeur ajoutée a été abordé via la thématique du colza et celle du lait.

Le colza pour les exploitations en zone intermédiaire
Mercredi 23 janvier, Fabrice Moulard, administrateur Fop (Fédération française des producteurs d'oléoprotéagineux et de protéagineux) et Thibaut Ledermann, responsable relation terrain, sont venus à la rencontre des agriculteurs loirétains pour échanger sur la thématique des oléagineux.
Ces derniers sont considérés comme un socle indispensable dans les assolements pour les zones intermédiaires et un fournisseur de protéines tracées non OGM pour les élevages. Selon Fabrice Moulard, qui vient « d'un secteur de l'Eure où les sols sont caillouteux, avec des potentiels limités, il nous faut donc être inventifs et imaginatifs quant à la recherche de solutions nouvelles. Le développement de la filière oléagineuse est donc une opportunité à saisir ». La graine de colza ouvre en effet à de nombreux débouchés, parmi lesquels la protéine par la production de tourteaux non OGM et tracés (source principale de protéines pour les élevages) et l'huile, dont un tiers est actuellement valorisé en alimentation humaine et deux tiers en énergie renouvelable (dans le biodesel notamment). Un enjeu économique rappelé à l'occasion de la mobilisation des agriculteurs contre le projet du groupe Total à La Mède -- une action syndicale portée également par la FDSEA et les JA du Loiret -- qui a permis à la filière colza d'aboutir à de nombreuses avancées. Ainsi, au niveau des relations de la Fop avec les pétroliers et le groupe Total en particulier, celui-ci s'est engagé formellement sur une utilisation de 50 000 tonnes de colza dans son usine de La Mède.
En ce qui concerne l'huile de palme, la limitation de ces importations a ainsi pu être placée au centre des débats communautaires. De plus, deux arrêtés permettant l'utilisation du B10 et du B100 ont pu être signés par les pouvoirs publics, permettant la mise en place de deux nouveaux biocarburants, l'un ayant 10 % de biocarburant d'origine agricole issu de nos productions et l'autre 100 %. Ces deux arrêtés doivent permettre de conforter, aux côtés du 7 % de biodiesel déjà incorporé et distribué à la pompe, les débouchés des graines de colza. Le B100 est disponible pour les flottes captives uniquement et permet une véritable économie locale et circulaire.
Tout ceci engendre un écart moyen positif de 40 euros/t sur douze mois entre la cotation du canola (colza canadien) et le colza français, soit un gain moyen de d'environ 100 euros ha/an pour un producteur européen par rapport à un producteur canadien. Plus largement, la Fop « oeuvre au développement d'un plan protéine en Europe et en France. Mais pour y arriver, une vraie prise de conscience au niveau politique est requise et notamment sur le volet de la Pac, afin notamment de savoir si la construction d'une usine de trituration de soja pourrait être viable économiquement.»

Les exploitations laitières en quête de valeur
André Bonnard, secrétaire général de la FNPL, est intervenu à son tour mercredi 24 janvier à Ouzouer-sur-Loire au titre d'une réunion publique organisée par la FDSEA et les JA du Loiret en présence d'éleveurs venus de tout le département. L'occasion pour lui de rappeler les coopératives à leur rôle. En effet, pour ramener du prix vers la production sur le marché intérieur, celles-ci doivent jouer leur rôle en donnant l'exemple en matière de fixation de prix et en écoutant les producteurs. La loi Alimentation qui a été promulguée début novembre introduit une modification majeure dans la construction du prix : l'inversion de la construction du prix ou « marche en avant ». La FNPL a ainsi obtenu la prise en compte d'une rémunération équivalente à deux SMIC dans le calcul du prix de revient qui s'établit à 396 euros/1000 l (à comparer à un prix du lait à taux réels). Ce calcul a été validé par les collèges de l'interprofession laitière. Sur ces bases, la FNPL a ainsi mobilisé les OP et les administrateurs de coopératives pour une prise en compte du prix de revient par les entreprises dans les Conditions générales de vente (CGV) adressées aux GMS.
Pour André Bonnard, c'est donc « aux coopératives de se montrer à la hauteur des attentes des éleveurs laitiers et la FNPL se montrera particulièrement exigeante envers elles car les coopératives doivent servir d'exemple en termes de rémunération de leurs sociétaires et de gouvernance.»
La dernière réflexion de la FNPL porte sur la segmentation, qui doit permettre aux producteurs de lait de récupérer du prix via une meilleure valorisation de la matière première. « On a tous des forces et des faiblesses. Et si on capitalisait sur nos forces ? »,
a lancé André Bonnard, avant de poursuivre : « tous les éleveurs ne peuvent pas recourir à la vente directe. Une des façons d'accéder à la valorisation est de prendre le chemin de la segmentation qui permet également de produire de la dynamique de groupe ». C'est donc en identifiant des segments de marchés porteurs et rémunérateurs, qu'un éleveur peut mieux valoriser son lait, sans penser forcément rentrer dans une démarche de production AOC ou même biologique. Voilà tout l'enjeu de la démarche.
Autant d'initiatives à lancer, développer et valoriser !

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