Innovation
« L’agriculture numérique répond aux enjeux sociétaux »
Maître de conférences à l’Institut national des sciences appliquées du Centre-Val de Loire, Adel Hafiane dirige un programme de recherche relatif à l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture. Il répond à nos questions.
Maître de conférences à l’Institut national des sciences appliquées du Centre-Val de Loire, Adel Hafiane dirige un programme de recherche relatif à l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture. Il répond à nos questions.
Horizons : Quels sont les enjeux de ce programme ?
Adel Hafiane : Ils sont scientifiques, sociétaux, économiques et environnementaux. Des problèmes sont à résoudre d’abord d’un point de vue théorique et méthodologique, puis applicatif. Par exemple, dans le monde du végétal, la cartographie par imagerie aérienne permet d’identifier les zones malades et de les traiter localement.
Cela réduit le coût des intrants et leur impact environnemental. Nous créons également des emplois car nous recrutons des jeunes chercheurs et collaborons avec des entreprises. L’agriculture numérique répond aux enjeux sociétaux.
Quels sont précisément vos axes de recherche ?
Certains sont d’ordre scientifique. Ils portent sur les méthodes et algorithmes de l’imagerie et de l’intelligence artificielle concernant la théorie. Les applications agricoles portent sur la détection des adventices, la détection des maladies de la vigne et le désherbage robotisé.
Pour quelles raisons avez-vous choisi ces trois sujets ?
Je suis spécialisé dans l’imagerie et l’intelligence artificielle. Or l’agriculture utilise ces techniques pour détecter les anomalies dans les parcelles. Je ne suis pas agronome.
Mais, par curiosité, j’ai souhaité étudier l’application de ces outils au domaine de la plante. Le monde du vivant est très particulier. J’apprends tous les jours. Pour moi, c’est applicatif. Mais des recherches sont menées par des agronomes ou des biologistes dans ce domaine.
Quelle est votre méthode de travail ?
La recherche vise à résoudre un problème. Il faut donc définir celui-ci. Les remontées proviennent d’acteurs de terrain, de lectures ou des médias. Nous analysons la littérature mondiale et les solutions déjà apportées à une problématique donnée.
Puis, généralement, dans un programme de recherche, nous allons plus loin. Nous recourons au numérique, aux algorithmes, au traitement de l’image et à l’intelligence artificielle pour répondre à la question initiale.
Ce programme de recherche a démarré en 2016 et s’achèvera en 2023. Quels résultats peut-on en attendre et qu’adviendra-t-il ensuite ?
Nous n’avons vocation ni à fabriquer un produit ni à le commercialiser. Nous travaillons en amont sur le plan scientifique et technique. Par démonstration, nous prouvons la validité du concept. Puis les entreprises développent leurs produits.
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