Édito
Pierre Marcille : « La Safer de l’Île-de-France à l’écoute de son territoire et au service de ses partenaires »
Agriculteur à Vert-le-Grand (Essonne), Pierre Marcille est président de la Safer Île-de-France.
Agriculteur à Vert-le-Grand (Essonne), Pierre Marcille est président de la Safer Île-de-France.
« Tous les six ans, le ministère de l’Agriculture demande à chacune des seize Safer de métropole et d’outre-mer d’élaborer un Programme pluriannuel d’activité (PPAS). Il s’agit d’un document prospectif et stratégique dans lequel elles déclinent leurs missions en fonction des besoins de leur territoire. Ce cinquième PPAS couvrira la période 2022-2028.
En Île-de-France, le conseil d’administration de la Safer a souhaité qu’une très large concertation préalable soit engagée auprès de tous nos partenaires. Une cinquantaine d'entre eux ont été rencontrés au cours des sept derniers mois : organisations professionnelles agricoles, collectivités territoriales, services déconcentrés de l’État, fédération des chasseurs, acteurs de la protection de l’environnement et de l’aménagement du territoire…
À partir des attentes exprimées lors de ces entretiens, nous avons identifié des axes prioritaires d’intervention, au premier rang desquels un soutien renforcé et déterminé à l’installation d’agriculteurs.
En effet, les résultats du recensement de l’agriculture, réalisé en 2020, appellent une mobilisation de tous en faveur du renouvellement des générations d’agriculteurs, puisque 600 exploitations ont disparu au cours des dix dernières années.
Aux côtés de la chambre d’Agriculture, du syndicalisme ''jeunes'' et ''aînés'', la Safer veut orienter davantage de foncier en faveur de l’installation, dès lors que les candidats sont porteurs de projets crédibles techniquement, économiquement et financièrement.
Les outils d’aide à l’installation existent. Nous devons mieux les mobiliser, peut-être aussi en imaginer d’autres…
Notre deuxième axe d’intervention sera, encore et toujours, la défense, la protection des espaces agricoles, forestiers et naturels contre toute forme de consommation et d’artificialisation, avec le soutien de l’État et de la Région Île-de-France dans le cadre du Contrat de plan, et les communes avec lesquelles nous avons passé des conventions de surveillance (700) depuis plus de vingt ans. Certes, le rythme de diminution de la SAU régionale s’est ralenti au cours de la décennie précédente (590 hectares consommés par an entre 2012 et 2017, contre 1 500 hectares précédemment), mais il a tendance à repartir à la hausse ces dernières années.
Enfin, nous avons décidé de participer à la redynamisation de la filière bois francilienne en partenariat avec Fransylva, qui représente les propriétaires forestiers, et le CRPF Île-de-France-Centre-Val de Loire. L’une des faiblesses de la forêt privée, qui occupe 23 % du territoire régional, est son grand morcellement. C’est contre cela que la Safer entend lutter en favorisant le regroupement parcellaire d’îlots boisés, pour leur donner une taille qui permette leur exploitation.
Voilà donc une feuille de route dont l’ambition est avant tout de placer la Safer au service du volet foncier des politiques publiques qui impactent le territoire rural et périurbain de la région capitale. »