La préfète sur le terrain de la moisson
Alors que la moisson battait son plein, la préfète de Seine-et-Marne, Béatrice Abollivier, s’est rendu à Saint-Germain-Laxis le 11 juillet, pour échanger avec la profession agricole.
La préfète de Seine-et-Marne, Béatrice Abollivier, s’est rendue sur l’exploitation de Jean-Pierre Jacquelot à Saint-Germain-Laxis, la SCEA de Pouilly Gallerand.
D’une surface de 215 hectares, cette structure présente un parcellaire unifié qui doit s’adapter à une réglementation environnementale forte qui évolue rapidement, un cours d’eau traversant l’exploitation.
Depuis trente ans, l’exploitant travaille en commun avec un voisin, Antoine Boullenger, qui exploite 74 hectares. Cette organisation leur permet d’avoir du matériel de pointe en commun. Et pour la moisson, un troisième exploitant, Vianney Delporte, les rejoint.
Cette visite de terrain s’est déroulée le mercredi 11 juillet, alors que la moisson battait son plein.
« La qualité s’annonce hétérogène et les rendements dans une moyenne basse. En effet, les excès de pluviométrie ont impacté les cultures. Cette récolte sera donc insuffisante pour les exploitations en difficulté et qui ont peu de réserves. De plus les investissements ont été allégés depuis 2014-2015, mais il va falloir les relancer ».
Tel est le tableau dressé par le président de la FDSEA 77, Cyrille Milard, aux côtés de son homologue des JA 77, Arthur Courtier.
Cette rencontre a également été l’occasion d’aborder la problématique des stocks de reports dans les silos, qui contraignent les coopératives à stocker la récolte 2018 en extérieur.
Intempéries, travaux, chômage du canal nord Europe ont réduit les expéditions fluviales à néant ces derniers mois. Dans certains secteurs, la pression du Grand Paris sur les transporteurs routiers et les grèves SNCF ont contribué à aggraver la situation. Les expéditions ont été reportées sur le transport routier, où une tension forme des surcoûts évalués à 7 euros/tonne.
Quant à l’absence de péniche, elle engendre des surcoûts importants : de 8 euros/tonne pour 1000 tonnes de Montereau à Rouen, on est passé à 13 euros/tonne. Les difficultés à trouver de la main-d’œuvre qualifiée et motivée ont longuement été abordées, ainsi que celles rencontrées par les maitres d’apprentissage.
« De plus, les salariés doivent être rémunérés correctement et le producteur gagner sa vie », ajoute le président de la FDSPL 77, Jean-Claude Pette, qui se voit imposer une nouvelle norme dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation : « Tous les producteurs sous signes de qualité – cas des AOP seine-et-marnaises - vont devoir qualifier leur exploitation au niveau 3 de HVE (haute valeur environnementale). Si je dois y passer, sans compensation, j’arrête l’élevage », a lancé le producteur de lait.