La pépinière viticole Morand a bien résisté aux intempéries de cette campagne 2024
L’année 2024 a été plus qu’atypique pour tous les secteurs d’activité agricole, dont les pépinières viticoles. Christophe Morand, pépiniériste à Vineuil, revient sur cette campagne 2024.
L’année 2024 a été plus qu’atypique pour tous les secteurs d’activité agricole, dont les pépinières viticoles. Christophe Morand, pépiniériste à Vineuil, revient sur cette campagne 2024.
Même si la pluie a été très contraignante au sein de la pépinière viticole Morand à Vineuil, il s’avère que la production ne devrait pas être totalement impactée par les épisodes réguliers pluvieux durant l’année. « On n’est pas à plaindre. La production devrait être au rendez-vous et visuellement, on ne remarque pas de perte », assure avec le sourire Christophe Morand, pépiniériste à Vineuil.
4 000 greffes par personne et par jour
Installé depuis les années 1990, d’abord avec son père puis désormais avec son frère Frédéric Morand depuis 2010, Christophe Morand gère la partie pépinière sur l’exploitation. « On a trois secteurs d’activité avec deux entités différentes. La SARL concerne la partie pépinière et le Gaec concerne la partie viticole et grandes cultures », explique-t-il. Les deux gérants doivent donc s’occuper de 150 hectares de grandes cultures, 17 hectares de vignes (avec vinification) et de la partie pépinière viticole. « Cela occupe bien les journées. Une année comme celle-ci oblige à être très rigoureux et à redoubler d’efforts », affirme le pépiniériste viticole. L’exploitation peut compter sur un salarié à temps plein, ainsi que sur six saisonniers lors des périodes de travaux intenses, notamment lors des greffages qui démarrent en février avec en moyenne 4 000 greffes réalisées par personne et par jour.
Une année correcte pour la pépinière
Au sein de la pépinière, Christophe et Frédéric Morand gèrent 2,5 hectares de vignes-mères à greffons et 3 hectares pour les porte-greffes. Malgré une année très pluvieuse, les vignes à greffons se sont bien comportées au niveau sanitaire. « Je suis tous les jours dans les parcelles pour vérifier que tout va bien. Nous n’avons pas eu de cas de bois noir. Et même au niveau du mildiou, on a réussi à bien contenir la propagation », souligne Christophe Morand. Du côté des plants greffés qui sont plantés en pépinière (un hectare environ) depuis le mois de mai, les fortes pluies n’ont pas empêché les racines de bien s’implanter. « Nous sommes sur une parcelle plutôt drainante, ce qui nous a aidés », détaille l’exploitant agricole.
Même si pour cette année les aléas climatiques ont épargné la pépinière, Christophe et Frédéric Morand ont décidé de profiter de la possibilité d'assurer la pépinière contre les aléas climatiques. « C’est une belle avancée et nous avons souscrit à l’assurance multirisque climatique. C’est un coût, mais c’est vraiment nécessaire, car en cas de grêle, on peut tout perdre comme certains l'ont malheureusement vécu en 2022 », rappelle le pépiniériste.
Lutte contre la flavescence dorée
Autre sujet essentiel : la lutte contre la flavescence dorée. Plusieurs passages de protection sanitaire sont réalisés à la fois dans les vignes-mères et en pépinière. « Au sein des vignes-mères, nous réalisons une prospection plusieurs fois par an pour être certains que la flavescence ne les touche pas. »
La pépinière Morand réfléchit aussi à investir dans une machine de traitement à eau chaude pour accentuer sa lutte contre la flavescence dorée. « Nous allons bientôt être obligés. Mais ce type de machine coûte plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ce sont des investissements considérables pour une petite structure comme la nôtre. »
50 à 60 % de réussite de greffage
Actuellement, les quelque 250 000 à 300 000 plants en pépinière sont récoltés de début novembre jusqu’à mi-décembre. « En moyenne, nous avons un taux de réussite de 50 à 60 % sur nos plants. C’est-à-dire que le cal de soudure (point de greffe) doit être bien solide et ne se casse pas pour qu’ensuite le plant puisse être envoyé à nos clients », explique Christophe Morand. La météo est aussi problématique pour certains clients viticulteurs qui ont dû annuler leur commande initiale. « Pour certains, il a été impossible de planter les plants avec cette météo compliquée. Nous avons donc 20 000 plants invendus pour lesquels il faut retrouver preneur. »
Même si la météo a été capricieuse tout au long de l’année, la pépinière Morand a réussi à maintenir ses rendements et la campagne s’avère être correcte.