« La France n’a plus de blé »
Florent Leprêtre, le président de la FDSEA 41, alerte sur la situation des agriculteurs et donne des idées de mesures à prendre, en prévision du meeting de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du 1er septembre, ainsi que de la réunion des ministres européens de l’Agriculture, le 2 septembre à Chambord.
« Plus de blé dans les silos, plus de blé dans les trésoreries, plus de blé à exporter... Toutes les productions souffrent, l’élevage depuis longtemps, la viticulture, les grandes cultures, etc.
Sans la mondialisation, la France serait en situation de famine, avec la mondialisation, l’agriculteur paye seul le prix d’une campagne catastrophique.
La crise est climatique et n’est la faute de personne. Pourtant, les outils fiscaux, normatifs et assurantiels permettant de surmonter une telle crise climatique sans abimer le tissu productif devraient exister. Contraindre, ponctionner, contrôler, c’est la politique agricole de ces dernières années. Prévoir, innover, inciter, protéger devront être les axes de réformes profondes.
Le rassemblement FNSEA-JA, le 1er septembre à Lamotte-Beuvron, doit répondre à ces enjeux avec les partenaires de l’agriculture.
Banques, assurances, coopératives et MSA doivent s’engager et remplir leur rôle au service de la production agricole.
L’État doit comprendre que quand l’agriculture tousse, la France est malade. Aujourd’hui, l’agriculture, notamment de Loir-et-Cher, est gravement malade.
Mais le traitement est connu :
- Dans la phase aiguë : remettre à flot des trésoreries (300 000 € pour le Loir-et-Cher) ;
- Puis améliorer la compétitivité (baisses des normes et des charges) ;
- Enfin, assurer une sécurité et une visibilité pour une rémission de long terme. Seul un système assurantiel entièrement rénové le permettra.
Si la France veut du lait, du blé, de la viande l’an prochain, il faut de l’argent dès cette année.
Le bal des ministres européens à Chambord est une provocation s’il ne débouche pas immédiatement sur un apport massif en trésorerie, des mesures de compétitivité et une réforme pour l’assurance généralisée et l’innovation. »