La FNSEA et Veolia vont coopérer sur l’eau et la méthanisation
Les présidents de la FNSEA, Xavier Beulin, et de Veolia, Antoine Frérot, ont signé, le 11 février, un protocole d’accord pour collaborer sur les thématique de l’eau et de la méthanisation. Les deux structures souhaitent collaborer techniquement sur des projets innovants et politiquement pour faire évoluer la réglementation.
Ce n’est pas la première fois que la FNSEA signe un accord de coopération avec une grande entreprise française. Après GDF Suez en 2012, c’est cette fois avec Veolia (22,3 Mrd€ de chiffre d’affaires), spécialisée dans la gestion de l’eau, des déchets, de l’énergie et des transports, que le syndicat agricole va collaborer. L’accord porte sur deux thèmes, la gestion de l’eau en milieu agricole et la méthanisation des déchets agricoles. Il s’agit à la fois d’une coopération technique, au travers de «projets innovants» sur lesquels les équipes locales collaboreront, et politique avec l’objectif de «faire évoluer la réglementation». «Nous voulons renforcer notre partenariat avec l’agriculture», explique le p.-d.g. de Veolia, Antoine Frérot.
Développer la recharge artificielle
Sur le volet eau, la FNSEA et Veolia vont travailler au développement en France de deux techniques : le rechargement artificiel des nappes par l’eau de rivière, et l’utilisation des eaux recyclées en agriculture. «La première fois que j’ai évoqué la recharge de la nappe de Beauce par la Loire, je suis passé pour un malade », raconte Xavier Beulin. En France, la technique de réalimentation des nappes par l’eau de rivière est peu courante, utilisée seulement sur deux communes. À Croissy, dans les Yvelines, depuis 1959 avec la Lyonnaise des Eaux, et à Moulle, pour l’agglomération de Dunkerque. Dans les deux cas, il s’agit de réalimentation par percolation. C’est différent dans le reste du monde, à Berlin, Barcelone ou Mexico, où l’on utilise la technique de réalimentation par injection directe. De son côté, Veolia assure qu’elle sait pratiquer la recharge de nappe «en toute sécurité». Les deux structures collaboreront par ailleurs sur des thématiques comme l’infiltration, l’irrigation, la préservation des "captages» d’eau potable.
Accélérer les projets de méthanisation
Sur le volet méthanisation, la FNSEA et Veolia échangeront leurs compétences respectives en approvisionnement – l’un en matières agricoles, l’autres en déchets organiques – et plaideront ensemble pour une simplification de la réglementation. Veolia comme la FNSEA veulent faciliter le développement des projets de méthanisation. « Nous souhaitons raccourcir les délais d’instruction», a plaidé Antoine Frérot. Xavier Beulin a rappelé que la France était en retard sur l’Allemagne sur le nombre d’unités de méthanisation installées (7000 en Allemagne, une centaine en France). La FNSEA voit quant à elle en Véolia un partenaire pour développer des projets dans les territoires ruraux. «Il y a aussi un message politique. Si nous voulons développer des projets de territoire, l’agriculture doit s’ouvrir. Cet accord est un exemple», explique Xavier Beulin, président de la FNSEA. « Si nous voulons mobiliser des techniques pointues, entourons-nous».