La FNSEA 28 et JA 28 investissent le Leclerc de Châteaudun
La FNSEA et Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir ont organisé, le 20 mars, une action au Centre Leclerc de Saint-Denis-Lanneray.
La FNSEA et Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir ont organisé, le 20 mars, une action au Centre Leclerc de Saint-Denis-Lanneray.
Ayant su que le supermarché Leclerc de Saint-Denis-Lanneray devait être le cadre d’une convention réunissant une soixantaine de dirigeants de l’enseigne, mercredi 20 mars, la FNSEA et Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir ont naturellement sollicité une rencontre. Il s’agissait de leur rappeler le rôle que doit jouer la grande distribution dans la juste reconnaissance du travail des agriculteurs.
Sensibiliser les clients
Face au silence des responsables de l'enseigne, les syndicats ont décidé de s'y rendre tout de même pour une opération d'étiquetage des produits, ciblant ceux dont l'origine pouvait prêter à confusion, souvent fabriqués en France avec des produits d'origine étrangère, ou importés mais ne respectant pas les mêmes normes... Il s'agit de sensibiliser le grand public à l'origine des produits et à la rémunération des producteurs.
Mais avant cela, le directeur de l'établissement, Olivier Huet, a finalement accepté de dialoguer avec la cinquantaine d'agriculteurs mobilisés pour l'occasion. Légèrement sur la défensive, il a rappelé : « Quand nous faisons deux millions de chiffre d'affaires avec nos alliances locales, nous ne devrions pas être opposé ». Il a ensuite prôné le modèle coopératif du fonctionnement du réseau des enseignes Leclerc, dénigrant au passage les coopératives agricoles. Il a expliqué aussi qu'il devait « proposer dans [son] magasin toutes les gammes de produits. Après, les consommateurs font des arbitrages, et ça, vous n'y pouvez rien ».
Poursuivant les échanges, Olivier Huet a essayé d'expliquer aux agriculteurs que la loi Egalim profite surtout aux industriels, la grande distribution se contentant d'une marge de 3 à 4 %. « Vous faites passer les industriels pour les grands méchants, a répondu un agriculteur, mais ceux qui trinquent, c'est toujours nous. Les GMS devraient aller dans notre sens, nous avons besoin de votre appui. Vous voulez toujours faire moins cher mais nous, on ne peut pas ».
« Fiers de ce que nous faisons »
« J'assume d'être le moins cher, j'en suis fier », a affirmé le directeur, ce à quoi il lui a été répondu : « Nous aussi nous sommes fiers de ce que nous faisons. Ce que l'on voudrait, c'est rencontrer vos collègues du département et discuter pour voir ce que nous pourrions faire ensemble ». Olivier Huet n'y est pas opposé. À suivre...