La FNPL planche sur une «charte de valeur» pour établir un «prix de filière»
Pour pérenniser les effets positifs issus des tables rondes effectuées en 2015 au ministère, la Fédération nationale des producteurs de lait planche sur une «charte de valeur» au sein de la filière.
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a annoncé le 15 décembre sa volonté de «proposer une charte de valeur à tous les membres de la filière qui permettrait qu'un prix de filière s'établisse», selon André Bonnard, vice-président du syndicat. «Lutter contre la volatilité des cours» à tous les maillons de la filière et «assurer une répartition juste et équitable » de la valeur ajoutée à ces acteurs sont les deux objectifs de cette charte, explique-t-il. D'après lui, « si on rentre dans une charte de valeur, le marché [intérieur, ndlr] n'est pas déconnecté du marché [mondial, ndlr], mais régulé». Si la charte n'est pas encore formalisée, la FNPL, les distributeurs et certains industriels, notamment les PME, seraient déjà d'accord sur le principe, selon la FNPL. André Bonnard précise bien cependant qu'« un prix qui ne permet pas de couvrir les coûts de production pour les éleveurs n'est pas un prix juste et équitable ». Cette charte, dont la sortie est prévue pour le 15 janvier 2016, devrait aussi permettre à la FNPL de «pérenniser le travail effectué en 2015», à la suite des tables rondes organisées au ministère de l'Agriculture.
Un plan d'avenir pour la filière
«Nos tables rondes [entre les membres de la filière et avec le ministre de l'Agriculture, ndlr] ont ramené 120 MEUR dans les comptes des exploitations», estime Thierry Roquefeuille, président de la FNPL. «Nous avons l'intention d'agir rapidement, d'où cette échéance du 15 janvier, sinon on passera à un autre mode d'action», prévient déjà André Bonnard en citant le ministère et des actions syndicales. «La filière laitière a besoin d'un plan d'avenir sur les dix années à venir. Nous avons beaucoup de sujets à faire valoir et nous pensons que la production laitière est source d'emplois. Le marché intérieur est source de valeur ajoutée», a martelé de son côté Thierry Roquefeuille. Ancien président de l'interprofession, il alerte : «Nous pensons que l'interprofession peut retrouver une dynamique mais avec une ambition partagée. Il doit y avoir un devoir de résonance chez nos collègues transformateurs, sinon l'ambition de l'interprofession sera revue à la baisse». Il attend avec impatience les résultats de l'audit sur la contractualisation, demandé par la FNPL au ministère, attendus pour début janvier. Il aborde la question des négociations commerciales : «Si on écoutait certains transformateurs, on baisserait les bras ! [...] Nous ne pouvons pas laisser déraper les tarifs cette année».