À la ferme de Saint-Thibault, la demande a explosé
À la ferme de Saint-Thibault, à Saint-Thibault-des-Vignes, on transforme et vend en direct la production laitière. Yaourts, desserts lactés, fromages, sans oublier le lait cru, ont attiré de nombreux adeptes durant le confinement et aujourd’hui encore. Témoignage de l’exploitante, Brigitte Brodier.
« Durant le confinement, la demande a explosé et nous avons eu du mal à suivre. Si commercialement c’est plus que satisfaisant, nous étions contrariés de voir jusqu’à deux heures de file d’attente, le pic ayant été atteint durant le ramadan », explique Brigitte Brodier, productrice de lait à Saint-Thibault-les-Vignes qui transforme et vend en direct sa production ainsi que les produits de ses collègues.
Face à cette forte affluence, et aux familles qui voulaient venir à la campagne et se promener dans la cour – ce qui était interdit au cours de cette période –, l’exploitante a dû instaurer des règles plus restrictives, « ce qui nous rendait bien moins accueillants. Certains clients habituels ont dû se sentir frustrés ».
En boutique, deux vendeurs s’occupaient d’un unique client qui ne touchait à rien.
La communication dans les médias sur les achats de proximité a aussi incité certains riverains ou habitants du secteur à franchir la porte de la ferme de Saint-Thibault. Pour répondre à la demande, impossible d’augmenter les quantités transformées, faute de matière première, la production des 60 vaches laitières était entièrement utilisée au sein de la fromagerie.
En effet, les produits transformés sont la valeur forte de l’exploitation. D’ailleurs, elle a dû mettre en place deux fabrications quotidiennes au lieu d’une seule, grâce à son équipe qui a répondu présente.
Autre spécialité de la ferme de Saint-Thibault, la vente de lait frais au moment de la traite. Face à la difficulté à en trouver dans les magasins, une nouvelle clientèle est venue.
Mais sa grande fierté est « d’avoir séduit des clients qui se sont remis au lait cru grâce à la qualité de celui-ci suite à un important travail ».
Brigitte Brodier note également que les paniers étaient plus importants qu’à l’accoutumée. « Souvent, les clients achètent le complément à la ferme, nos produits étant plus haut de gamme. Durant le confinement, certains achetaient tous leurs produits frais à la boutique par peur des grandes surfaces, ou parce qu’ils n’y trouvaient pas les produits souhaités. De notre côté, nous avons aussi eu des difficultés à nous fournir en certains ingrédients pour fabriquer les desserts lactés ».
Même si la demande existait, elle n’a pas non plus pu mettre en place de livraisons à domicile comme certains de ses collègues.
Aujourd’hui, le calme est revenu en semaine mais le week-end reste très chargé. Les ventes via les plates-formes (Le comptoir local, par exemple) continuent d’être soutenues. Au sein de la boutique, deux clients peuvent entrer ensemble et le temps des échanges est à nouveau possible.
Laurence Goudet-Dupuis