Safer
La Cour des comptes critique le « manque de transparence » et les « dérives » des Safer
Manque de contrôle et de transparence, indépendance trop forte, organisation défaillante et objectifs d’installations des agriculteurs pas remplis : la Cour des comptes n’épargne pas les Safer dans son rapport annuel publié le 11 février.
« Les Safer mènent aujourd’hui, de manière très indépendante, des activités diversifiées et peu contrôlées par les pouvoirs publics, ce qui rend nécessaire un recadrage de leurs missions et une meilleure maîtrise de leur réseau », affirme le rapport. La Cour des comptes affirme que les Safer « participent directement à l’artificialisation des terres agricoles par les conventions d’aménagement passées avec les collectivités », et critique entre autre la prépondérance des opérations de substitution (l’achat des terres pour les revendre), pour lesquelles les Safer bénéficient d’exceptions fiscales qui sont un manque à gagner pour les collectivités. Le ministère de l’Agriculture dit étudier les recommandations du rapport, et rappelle que « le projet de loi d’avenir pour l’agriculture en cours d’examen introduit un renforcement du contrôle de l’Etat sur les Safer ». La FNSafer regrette des formulations « outrancières » et « une analyse a priori biaisée de l’activité des Safer et de leurs modes de financement ». Elle rappelle que « les Safer sont un outil efficace et toujours moderne », tout en admettant la « nécessité d’évoluer et de s’adapter aux nouvelles contraintes et enjeux du monde rural ».