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La C.A.PRO.GA. investit 12.000.000 EUR à Gondreville-la-Franche

L'entité du Gâtinais est sur de bons rails : en développant ses outils, elle répond aux exigences de ses clients.

« Les adhérents de la C.A.PRO.GA. produisent des volumes importants et de qualité : l'enjeu pour eux consiste à trouver des débouchés afin de valoriser leur production. » Journaliste agricole, Hervé Garnier animait la table ronde qui avait lieu le mardi 2 décembre à l'occasion de l'assemblée générale de la coopérative. La réunion se tenait à l'Espace Jean-Vilar d'Amilly. Dans son propos introductif, notre confrère faisait référence à la notion de filière : « Un esprit qui existe ici et qui repose sur des relations proches avec les industriels. » Outre Patrice Leloup, directeur général de l'établissement, deux représentants des principaux clients de la coopérative avaient pris place autour de la table : Richard Wos pour Roquette Frères (amidonnerie, confiseries, liants et soupe) et Fabien Guillot pour Barilla (pâtes, sauces, biscuiterie et boulangerie).

Le premier des trois orateurs fit cette analyse : « Le point faible de la C.A.PRO.GA. est d'être située dans le centre de la France, loin des lieux d'exportations. D'où l'intérêt pour nous de créer des filières afin de trouver des débouchés et il ne suffit pas de le dire, il faut le faire : cela repose sur la confiance et sur le développement de nos outils. » Citons la rénovation complète du moulin de Saint-Firmin. Un investissement de quatre millions d'euros sur trois ans et la dernière phase des travaux s'est achevée en juin dernier. À Gondreville-la-Franche, l'établissement réalisera son grand projet : un silo, un séchoir, un magasin d'engrais et une structure pour le chargement des trains. Coût de l'opération : douze millions d'euros. La mise en service est prévue le 1er octobre 2015.

Un gage de qualité du produit

Les relations entre Roquette Frères et la coopérative montargoise sont anciennes puisqu'elles datent des années 1980. Commentaire du responsable logistique de l'amidonnier : « Quand on peut optimiser la logistique, c'est un plus pour un industriel. » 80 % des approvisionnements de l'entreprise transitent par le rail. « Je félicite la C.A.PRO.GA. d'investir dans ce secteur. » Via sa filiale Harrys (pain de mie), Barilla est aussi un client historique de l'établissement du Gâtinais. « En matière de sécurité alimentaire, il ne faut pas se tromper ! » a déclaré Fabien Guillot. Le directeur des achats pour la France a ajouté : « Pour une entreprise, une marque représente une grande valeur. Mais c'est aussi quelque chose de fragile. Quand la marque est altérée, l'image de l'entreprise est perdue pour longtemps. Raison pour laquelle j'apprécie que des travaux aient été réalisés au moulin : ils sont un gage de qualité du produit. » Pour l'orateur, l'adaptation au marché était également quelque chose d'important : « Les deux partenaires ont déployé leur énergie pour trouver des solutions qui avantagent les deux parties. » « Nous suivons de très près les exigences de nos clients » a tout simplement répondu Patrice Leloup.

Les débatteurs évoquèrent les nouveaux défis qui se présentaient à eux. Richard Wos : « Le monde évolue vite et nous sommes obligés d'innover pour générer de la valeur ajoutée mais aussi pour survivre : des défis que nous ne pourrons pas relever seuls mais en partenariat avec nos fournisseurs et nos clients. » Si les cahiers des charges imposés par les industriels sont de plus en plus stricts, cela ne fait que répondre aux exigences des clients : « Nous sommes obligés de nous soucier de ce qui se passe de la fourchette à l'assiette. »

Une capacité d'investissement

Quid de l'environnement ? « Cela est inscrit dans les gènes de l'entreprise » a répondu Fabien Guillot. Barilla prévoit de multiplier son chiffre d'affaires par deux d'ici 2020 tout en réduisant son impact environnemental ! L'intervenant a listé les trois déclinaisons de la durabilité : les personnes, la planète et l'entreprise. « Il est excellent qu'une entreprise fasse des profits car cela génère une capacité d'investissement. (...) Le consommateur français veut un produit de qualité et qui soit respectueux de l'environnement mais sans payer trop cher : il faudra que nous soyons imaginatifs pour produire plus et mieux. »

Le mot de la fin revint à Jean-Michel Billault, président de la coopérative : « Il ne faut pas opposer les différents types d'agriculture. Il faut aussi que l'agriculture soit à l'écoute de l'industrie agroalimentaire, qui sait ce que veulent les consommateurs. (...) Les agriculteurs sont innovants et s'intéressent aux technologies modernes. (...) Les agriculteurs produisent et les industriels transforment : une part de la valeur ajoutée nous échappe au profit de la grande distribution. Mais les choses sont en train de bouger. »

Au fil des discussions, ils ont dit...

Jean-Michel Billault, président de la C.A.PRO.GA. : Dans un contexte de marché morose, la C.A.PRO.GA., grâce à ses partenariats avec la malterie, l'amidonnerie et la meunerie, a réussi à valoriser les productions de ses adhérents. (...) Le plan protéines a permis de dépasser la barre de 11 % pour le blé. L'utilisation massive des outils d'aide à la décision pour la fertilisation azotée du blé et de l'orge doit nous permettre de progresser encore.

Patrice Leloup, directeur général de la C.A.PRO.GA. : L'exercice 2013-2014 fera partie des très bonnes années, tant en matière de collecte que pour notre activité approvisionnements. Malgré des rendements très décevants en colza et moyens en maïs, notre collecte s'inscrit au troisième rang historique.

Yves Bonhomme, FranceAgriMer : En France et en région Centre, le revenu agricole a baissé en 2013 et en 2014. Ce serait du jamais vu si c'était encore le cas en 2015 !

Jean Daudin, président de la FDSEA et vice-président de la chambre d'agriculture du Loiret : On voit une coopérative qui fonctionne bien. La marge qu'elle dégage lui permet d'investir et de se projeter vers l'avenir. (...) Il faut que nous nous serrions les coudes afin que l'agriculture traverse la situation difficile qu'elle connaît. Après, il faudra se poser les bonnes questions et apporter des réponses : compétitivité, nouvelles technologies, etc. (...) S'agissant de l'environnement, si nous laissons faire le rouleau compresseur de l'administration, nous aurons un vrai problème ! (...) Notre force, c'est le dialogue afin de construire l'agriculture de demain.

La campagne 2013-2014 en chiffres

- Collecte totale : 544.990 t (584.647 t en 2012-2013). Blé : 247.517 t ; orge : 123.353 t ; maïs : 113.360 t ; colza : 42.058 t ; tournesol : 4.631 t ; pois : 1.790 t.

- Chiffre d'affaires global : 155.000.000 EUR.

- Chiffre d'affaires de l'activité approvisionnements : 48.500.000 EUR.

- Redistribution aux adhérents (ristournes et compléments de prix) : 3.250.000 EUR.

- Participation versée aux salariés : 269.694 EUR.

- Résultat conservé : 3.857.000 EUR.

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