La Capdéa augmente son activité en luzerne bio
La coopérative de déshydratation de luzerne Capdéa développe son activité et recherche des surfaces en luzerne bio en Seine-et-Marne.
Née de la fusion de trois coopératives auboises au début des années 2000, Capdéa traite au sein de ses trois usines de déshydratation 7700 hectares de luzerne, dont 700 hectares de luzerne bio, provenant de 700 adhérents. La coopérative, qui emploie une centaine de salariés, travaille également avec du maïs, de l’œillette, des pulpes, du sainfoin, du maïs…
Si le marché de l’alimentation animale représente 80 % de ses débouchés, elle fournit également des matières premières d’origine agricole à l’industrie pharmaceutique, pour l’alimentation humaine et réalise des prestations de services.
Face à la demande sociétale, l’activité de luzerne bio se développe. L‘usine traite 900 hectares de luzerne bio cette année contre 495 hectares en 2015. « On ne pouvait plus satisfaire la demande, notre outil industriel était saturé », explique le président de la coopérative, Didier Maudoux, alors que le projet d’extension du site de Marigny-le-Châtel (Aube) a été acté début juillet lors de l’assemblée générale de la coopérative.
Le « projet ++AB », qui signifie « plus de balles, plus de capacité », représente le plus gros projet en déshydratation depuis 15 ans en France. Au total, ce projet permettrait de traiter à terme 1 600 hectares (400 hectares en conventionnel et 1 200 hectares en bio) de luzerne complémentaire en provenance de l’Aube, de Seine-et-Marne (un bassin de production de 240 hectares en bio existe déjà autour de Coulommiers) et du Nord de l’Yonne.
L’ensemble de la production sera transformé en balles. En agriculture biologique, la valeur ajoutée étant supérieure, la collecte est possible dans un rayon de 80 km autour de l’usine, d’où une augmentation possible des surfaces en luzerne bio sur le bassin existant de Coulommiers et dans la zone intermédiaire, notamment sur les zones de captage.
Les nouvelles surfaces (500 hectares en Seine-et-Marne) viendront de coopérateurs actuels qui souhaitent augmenter leur sole en luzerne ou de nouveaux producteurs qui deviendront obligatoirement coopérateurs.
« La luzerne est le seul moyen de lutter contre le chardon en agriculture biologique, note le vice-président de la Capdéa, Olivier Viaene, alors que la culture, implantée pour 3 ans, est récoltée quatre fois. Elle capte l’azote de l’air pour le sol, et représente un atout pour la biodiversité. En conversion bio, la luzerne est un levier important : aide au désherbage, apport d’éléments nutritifs, culture bas intrants... Elle est économiquement obligatoire et couvre généralement 20 à 30 % de l’assolement ».
Le projet de la Capdéa fait suite à 5 ans d’études et à l’élaboration d’un cahier des charges pour se projeter à 20 ans. Il s’appuie sur quatre partenaires (région grand-Est, Ademe, agence de l’eau Seine-Normandie et agence Bio) qui apportent un concours financier à l’investissement de 13 millions d’euros. Le site fonctionnera à 90 % au bois.
Le projet permet un développement sur l’ensemble du territoire, même si un regret se fait jour : impossible de construire une nouvelle usine aujourd’hui, d’où le choix d’agrandir un site existant. La nouvelle unité fonctionnera dès avril 2021. Les producteurs intéressés doivent se faire connaître rapidement.
Laurence Goudet-Dupuis