Pommes de terre
Julien Pichot fait le choix de la micro-irrigation avec la société Eaux vives
À Aunay-sous-Auneau (Eure-et-Loir), Julien Pichot produit des pommes de terre depuis son installation en 2006. La campagne 2024 qui se prépare aura pour lui cette année un enjeu tout particulier. L'agriculteur vient d'investir dans le système de micro-irrigation d'Eaux vives.
À Aunay-sous-Auneau (Eure-et-Loir), Julien Pichot produit des pommes de terre depuis son installation en 2006. La campagne 2024 qui se prépare aura pour lui cette année un enjeu tout particulier. L'agriculteur vient d'investir dans le système de micro-irrigation d'Eaux vives.
D'aussi loin qu'il est agriculteur, Julien Pichot a toujours cultivé la pomme de terre, d'abord de consommation, puis la pomme de terre plants depuis quatre ans. « 20 hectares, tous les ans, depuis 2006 », précise celui qui est installé au hameau de Bretonvilliers à Aunay-sous-Auneau (Eure-et-Loir). L'année dernière, il a même arrêté les betteraves pour se consacrer entièrement à la pomme de terre, devenue la culture star de son assolement. Cette année, la campagne qui se profile devrait prendre une tournure bien particulière. En plus de passer de 20 à 30 hectares, Julien Pichot a décidé de bouleverser tout son système d'irrigation en investissant dans la micro-irrigation. Il vient de signer un devis avec l'entreprise française Eaux vives.
Économies d'eau de 25 %
« Jusqu'à présent, j'irrigue avec des enrouleurs, un système tout ce qu'il y a de plus classique, connu de tous, sourit l'agriculteur. Mais la culture de la pomme de terre plants s'est complexifiée ces dernières années compte tenu de la pression du virus Y et la suppression d'un certain nombre d'insecticides. Pour conserver nos capacités productives, nous sommes contraints de traiter très régulièrement avec des huiles de paraffine qui sont des produits de contact, lessivables à 15 millimètres. En fonction des périodes et des besoins d'irrigation, c'est devenu un casse-tête de gérer l'irrigation et les traitements si on ne veut pas laisser la culture sans protection. Surtout que cela intervient toujours en période de moisson et rend nos journées complètement harassantes ».
Changer les enrouleurs les matins de moisson, faire sa journée de récolte et retourner traiter les cultures le soir, Julien Pichot n'en pouvait plus. Alors, lorsqu'il a fait connaissance avec la société Eaux vives lors du salon Innov'agri à l'automne dernier, l'agriculteur eurélien a décidé de franchir le cap. « Il s'agit d'un système de micro-irrigation qui s'installe entre les rangs et permet d'irriguer sous le feuillage. Le dispositif fonctionne avec des électrovannes et tout est pilotable depuis un smartphone. Sur le principe, les avantages sont nombreux. D'abord, cela va permettre des économies d'eau de l'ordre de 25 %. Il n'y aura pas d'évaporation et pas de ruissellement sur la culture. De ce fait, les traitements seront aussi moins nombreux. Je devrais pouvoir économiser entre quatre et cinq passages, soit un gain financier et du temps libéré pour autre chose », espère Julien Pichot. Ce système de micro-irrigation promet également des économies d'énergie de l'ordre d'une cinquantaine d'euros par hectare.
Quelques interrogations
Si Julien Pichot place beaucoup d'espoir dans ce nouvel équipement, quelques interrogations subsistent toutefois. Le système n'étant pas très répandu en France, il lui faudra faire sa propre expérience et peut-être « essuyer quelques plâtres », concède-t-il. « Pour la mise en place du système, il faut compter un hectare à l'heure et pour la dépose, deux hectares à l'heure. Pour ça, je serai accompagné par l'entreprise Eaux vives. L'inconvénient, c'est la longueur des tuyaux qui n'excède pas 300 mètres. Sur une de mes parcelles, je vais devoir couper le champ en deux et réserver une bande de passage de 4 mètres. J'ai aussi eu quelques échos sur la fragilité potentielle des tuyaux. Enfin, ce sont des tuyaux jetables donc il faut prévoir de réinvestir tous les ans ».
Pour ses 30 hectares, Julien Pichot investit cette année 75 000 euros dans ce nouveau système. « Les années suivantes, il faut compter 700 euros de l'hectare. D'après mes calculs, je vais faire 200 euros d'économies à l'hectare sur les intrants et le dispositif peut permettre des gains de productivité de 2 à 8 tonnes. Les plants de pommes de terre, c'est ma culture principale. Je vais déployer le système sur l'ensemble des 30 hectares, donc j'engage toute ma production de l'année. Je pars pour que ça marche, il n'y a pas le choix ».
Cet article fait partie d'un dossier Pommes de terre