Journée d’initiation à l’apiculture au rucher-école du Gâtinais
Entre découverte, transmission et pratique, immersion d’une journée au sein d’une structure locale engagée dans la formation apicole depuis près de quarante ans.
Entre découverte, transmission et pratique, immersion d’une journée au sein d’une structure locale engagée dans la formation apicole depuis près de quarante ans.



Le rucher-école du Gâtinais a été fondé en 1986 par un groupe d’apiculteurs amateurs désireux de transmettre leur savoir. Aujourd’hui, l’association compte une centaine de membres, tous bénévoles, avec une moyenne d’âge de 56 ans. Elle propose une formation complète, répartie sur trois ans, reconnue comme l’une des plus poussées de la région. Cette formation va jusqu’à l’apprentissage de l’élevage de reines en troisième année, un savoir-faire pointu destiné aux amateurs engagés. Le rucher-école dispose d’une vingtaine de ruches, toutes peuplées d’abeilles noires, une souche locale que l’association s’attache à préserver.La journée commence de manière originale : garé en Seine-et-Marne, les participants passent la frontière à pied pour suivre la formation dans le Loiret. L'originalité géographique passée, ils empruntent un chemin entouré d’arbres mellifères — tilleuls, acacias, châtaigniers — qui annoncent déjà le cœur du sujet.
Comprendre les abeilles
La matinée débute autour d’un feu de cheminée, bienvenu en cette fin mars et par une présentation de la répartition des rôles entre les ouvrières, les faux-bourdons (mâles) et la reine, ainsi qu’une explication des bases à connaître pour gérer une ruche dans de bonnes conditions. Un point a également été fait sur les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’apiculture. Le varroa, un parasite qui affaiblit les colonies et le frelon asiatique, de plus en plus présent sur le territoire, sont deux enjeux majeurs. Les participants ont aussi été sensibilisés aux gestes à adopter pour intervenir en sécurité, observer sans déranger et assurer le bien-être de la colonie. L’objectif est de poser les bases d’une pratique raisonnée et respectueuse, accessible aux apiculteurs amateurs.
Le repas du midi a été l’occasion pour les stagiaires de partager leurs expériences et motivations, dans une ambiance conviviale. Les profils sont variés : une institutrice intéressée par la biodiversité, un coffret-cadeau offert pour un anniversaire, un médecin qui vient d’hériter d’un essaim et souhaite comprendre comment s’en occuper. Ce dernier explique clairement qu’il est venu chercher des réponses. L’apiculteur encadrant rappelle alors un point essentiel : l’apiculture est une forme d’élevage. Comme toute activité liée au vivant, elle demande des connaissances, du temps et un sens des responsabilités. Il ne s’agit pas d’un simple loisir, il faut apprendre, observer et éviter les erreurs.
De la production à la consommation
L’après-midi s’est poursuivie sous un soleil radieux, avec la visite du jardin botanique du rucher-école. Acacias, tilleuls, aubépines ponctuent le parcours, complété par un détour sur une parcelle agricole voisine. Ces haltes permettent d’illustrer concrètement les ressources disponibles pour les abeilles au fil de la saison. Le guide du jour prend le temps de préciser, pour chaque arbre rencontré, s’il fournit du pollen, du nectar ou les deux, et à quelle période. À chaque étape, Frédérick Douchet apporte des explications utiles sur le lien entre flore, environnement et apiculture.
Il est temps de passer à la pratique. Les plus téméraires enfilent une vareuse d’apiculteur pour aller ouvrir une ruche. Les participants découvrent l’intérieur d’une colonie en activité. L’occasion d’observer le couvain, les réserves de miel, les abeilles au travail, mais aussi de comprendre concrètement comment manipuler un cadre, identifier la reine ou repérer des signes de bonne santé dans la ruche.
Cette mise en situation permet de mieux visualiser ce qui a été abordé en salle le matin. La journée se termine tout en gourmandise avec une dégustation de plusieurs miels, du plus traditionnel au plus original. Acacia, aubépine, tournesol, colza ou encore sarrasin sont proposés à la dégustation. Une manière concrète et conviviale de mesurer le lien entre terroir, flore et diversité des productions.
L’apiculture en France
- 3 500 producteurs de miel professionnels assurent 70 % de la production nationale ;
- Entre 40 000 et 60 000 apiculteurs de loisir contribuent à hauteur de 30 % ;
- Plus de 601 apiculteurs spécialisés dans la sélection de reines participent à l’amélioration du cheptel ;
Source : groupe économie des filières génétiques animales, janvier 2021.