Interview
« Je ne suis pas là pour faire la révolution »
Le nouveau président de l'association Accompagnement stratégie 28 (AS 28), Bertrand Le Bris, nous a accordé un entretien à la suite de son élection.
Le nouveau président de l'association Accompagnement stratégie 28 (AS 28), Bertrand Le Bris, nous a accordé un entretien à la suite de son élection.
Horizons : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bertrand Le Bris : J'ai 51 ans, je suis exploitant depuis 1991 sur 160 hectares en grandes cultures à Gallardon. Je suis administrateur à l'AS 28 depuis 1996, j'y suis entré en tant que membre de Jeunes agriculteurs.
J'en ai été secrétaire général depuis 2005 et j'ai été élu président avec un nouveau bureau, le 9 mars en conseil d'administration.
Vous succédez à Jean-Pierre Leveillard…
Oui, il était là depuis le début d'Agricompta, en 1987. Il est devenu président en 2005 quand c'est devenu l'AS 28. C'était quelqu'un de très compétent, toujours dans la réalité des choses, très présent, bienveillant.
La présidence d'AS 28 a été le dernier mandat qu'il ait quitté, il lui tenait vraiment à cœur. Une page se tourne, mais il faut rester sur nos valeurs de mutualisme, de syndicalisme. C'est inné mais c'est bien de le dire.
Quelle orientation allez-vous donner à votre mandat ?
J'ai envie de continuer à exprimer ces valeurs, d'apporter de la qualité au service des adhérents. L'aspect associatif permet d'être près du terrain, des salariés et aux côtés des élus. C'est un triptyque qui doit bien marcher. Je ne suis pas là pour faire la révolution mais pour faire évoluer.
Vous arrivez dans une période un peu compliquée…
L'équipe dirigée par Marie Dauvilliers est dans la compétence et la motivation. J'ai été heureux de la réponse vis-à-vis de la Covid, il y a eu du soutien et les documents comptables ont été rendus en temps et en heure.
Les salariés ont été performants et très soudés. Le challenge à venir c'est la digitalisation pour les salariés et les adhérents.
AS 28 a élaboré un projet stratégique 2021-2025, comment se décline-t-il ?
Nous voulons accompagner et conseiller nos adhérents dans la création de valeur en respectant leurs projets. Nous souhaitons favoriser l'évolution des compétences de nos salariés, des élus et des adhérents.
Notre ambition est d'être un acteur reconnu pour les entreprises du territoire. Nous avons aujourd'hui sept cents adhérents et une centaine d'entreprises à notre actif. Le renforcement de la dynamique collective doit être dans nos objectifs, pour être plus forts ensemble.
Et il faut garder, retisser tous les liens avec le réseau.
Comment allez-vous mettre tout cela en musique ?
Nous avons envoyé un questionnaire en ligne aux adhérents et aux partenaires pour recueillir leurs souhaits et leurs attentes. Je souhaite que l'on soit des radars, que l'on montre aux gens les changements, les évolutions.
Nous voulons accompagner les adhérents par un audit à 360 degrés de leur exploitation et apporter des solutions, comme une diversification. En tout cas donner un avis individualisé, du conseil, redonner de l'espoir. Nous ne voulons pas livrer de recette unique, il y a une multitude de solutions pour une multitude d'agriculteurs.
Il va y avoir beaucoup de changements en septembre. J'ai de grands espoirs dans l'adaptabilité du monde agricole. On nous donne une feuille de route différente, nous allons nous adapter, donner des clés, des moyens, des outils, accompagner…