Portrait
Jacques Neloppe, émouvant créateur
Jacques Neloppe restaure des objets anciens depuis de nombreuses années afin de leur donner un nouveau souffle.
Jacques Neloppe restaure des objets anciens depuis de nombreuses années afin de leur donner un nouveau souffle.
Plus qu’une passion, c’est avant tout une raison de vivre. Le Loir-et-Chérien Jacques Neloppe restaure et détourne des vieux outils, des voitures de collection, des anciennes radios, etc. « Ce que je veux, ce n’est pas leur donner une seconde vie, c’est leur offrir l’opportunité de continuer à vivre », détaille le créateur. Cet ancien employé d'une entreprise de recyclage a durant toute sa vie professionnelle récupéré divers objets jetés. « 90 % des objets que j’ai restaurés ou détournés viennent de là », explique Jacques Neloppe. Cette passion pour la restauration a commencé par la réparation de matériel du quotidien par nécessité et ensuite la magie créative a permis à l’artiste de dévoiler son talent avec le détournement d'objets.
Des œuvres avec une âme, une histoire
« Je ne vends rien, car de toute manière il est impossible pour moi de donner un prix à mes objets. C’est principalement pour moi que je fais cela », détaille l’artiste.
Ces œuvres ont toutes une âme, une histoire. « Le troisième objet que j’ai détourné est le moteur d’un Solex que j’avais acheté pour ma femme. Je devais lui réparer et je ne l’ai finalement jamais fait. Lorsqu’elle est décédée, je suis monté au grenier et j’ai repris le moteur de son Solex, puis j'ai décidé d’en faire quelque chose d’autre », détaille avec émotion Jacques Neloppe. Une passion qui rend hommage, un hymne à l’amour de l’histoire, c’est ce que représentent ces 3 000 œuvres. Lui qui est un enfant de la Ddass n’oublie pas son passé douloureux mais désormais cicatrisé. « Sur chacun de mes objets détournés, je place une pièce mise au rebut, c’est un clin d’œil à mon histoire, à ma famille qui a toujours refusé de me reprendre lorsque la Ddass lui a proposé », se remémore avec sérénité Jacques Neloppe.
« Il n’y a pas de petit ou grand créateur »
« Parfois, lors d’un héritage, on récupère un vieil objet qui appartenait à ses grands-parents et on ne veut pas le jeter mais on ne sait pas quoi en faire pour autant. Dans ce cas, il faut lui redonner un second souffle. » Et même si l'artiste ne vend pas ses œuvres, il est tout de même possible de les admirer lors d'expositions. Jacques Neloppe aime alors à expliquer son parcours et l’histoire de ses objets.
Lorsque l’on évoque l'éventualité de créer un musée, ici, chez lui, là où tout a commencé, il ne se montre pas fermé : « Pourquoi pas ! On me l’a déjà dit, mais je ne sais pas encore quoi en penser, peu de personnes sont entrées dans cette pièce, ici c’est toute ma vie qui est stockée ».
Et Jacques Neloppe de conclure : « Il n’y a pas de petit ou grand créateur, il y a juste des créateurs plus connus que d’autres. Il existe beaucoup de créateurs dans l’ombre qui ont beaucoup de choses à nous dire ».