Interroger l'avenir pour anticiper aux Universités du soir
La 39e édition des Universités du soir, lundi 5 décembre à Chartres (Eure-et-Loir) et sur Youtube, est consacrée aux prospectives économiques pour 2023.
La 39e édition des Universités du soir, lundi 5 décembre à Chartres (Eure-et-Loir) et sur Youtube, est consacrée aux prospectives économiques pour 2023.
L'effet ciseaux, c'est tout ce que redoute le monde agricole à l'heure où les charges comme les prix de vente sont au plus haut. Le risque étant que ces derniers s'effondrent… Pour essayer d'anticiper ce risque, la chambre d'Agriculture consacre ses 39es Universités du soir, lundi 5 décembre à Chartres et sur sa chaîne Youtube, aux prospectives économiques pour 2023.
Situation exceptionnelle
La soirée se déroule autour de deux tables rondes (nous reviendrons sur la seconde dans une prochaine édition). La première réunit autour d'Élodie Levacher en maîtresse des débats : l'agronome de la Chambre Patricia Huet, le directeur régional d'EDF Jean-Paul Combemorel, le responsable des approvisionnements de la Scael Frédéric Bourgeois et le directeur territorial d'Enedis Lionel Masson. Il s'agit pour eux de parler des enjeux et des risques pour 2023 dans leurs domaines.
« Nous sommes devant une situation à tous égards exceptionnelle », lance en préambule le responsable d'EDF quand on lui demande d'évaluer l'évolution du prix de l'électricité. Il revient sur la genèse de cette hausse et précise que le prix s'explique par celle du prix du gaz sur lequel se construit le prix de marché du kWh. « La solution serait de les déconnecter mais c'est d'une complexité inouïe », pointe-t-il.
Pour sa part, le directeur territorial d'Enedis rappelle qu'il y a un risque de délestage de l'électricité en janvier. Il conseille de télécharger l'application EcoWatt ou de se connecter sur monecowatt.fr, pour être prévenu trois jours avant. « Le délestage se fera en dernier recours sur un plan validé par la préfecture. Nous communiquerons largement et la Chambre sera prévenue du risque. Mais un même client ne sera pas touché plusieurs fois », assure Lionel Masson.
Quant au responsable des approvisionnements de la Scael, il explique : « Nous avons réussi à avoir de l'azote et les agriculteurs sont couverts. Pour l'avenir, c'est toujours le prix du gaz qui va déterminer le prix des engrais. Je pense que nous ne sommes pas prêts à en retrouver à 200 euros/tonne ». Au niveau des produits phytosanitaires, c'est différent : « Il risque d'y avoir des pénuries sur certains produits. À mon avis, l'anticipation est nécessaire si l'on ne veut pas se retrouver en difficulté au printemps. Il faut tout envisager et commander, quitte à faire du stock… », suggère Frédéric Bourgeois.
Piloter finement
Enfin, au fil de la soirée, l'agronome Patricia Huet apporte les conseils applicables aux exploitations. Elle prévient ainsi de l'explosion des coûts de production des cultures énergivores comme le maïs, invite les agriculteurs à adapter leurs assolements et leurs itinéraires techniques par le pilotage. Pour l'azote, elle encourage les exploitants à bien mesurer les reliquats qui devraient être élevés : « Chaque unité économisée est importante ». Côté phytos, elle pousse à cultiver des plantes résistantes aux maladies…
Mais faire de la prospective révèle souvent qu'il y avait trop d'inconnues pour résoudre l'équation…