Conjoncture
« Il est temps de refaire société »
Agriculteur à Sonchamp (Yvelines), David Vallée est président du syndicat local de Saint-Arnoult/Dourdan et administrateur de la FDSEA Île-de-France.
Agriculteur à Sonchamp (Yvelines), David Vallée est président du syndicat local de Saint-Arnoult/Dourdan et administrateur de la FDSEA Île-de-France.
Horizons : Quelle est actuellement la situation des agriculteurs dans votre secteur ?
David Vallée : En raison d'une moisson hétérogène et de rendements catastrophiques chez de nombreux agriculteurs du secteur, inutile de dire que l'heure est à la morosité ambiante. L'ensemble des cultures ont été impactées : céréales, betterave (- 30 à - 50 %, voire pire)…
Et aucune culture ne rattrape l'autre… Même les producteurs de pomme de terre sont touchés puisque les restaurants sont fermés et qu'ils ne peuvent écouler leur production. À cela vient s'ajouter bien évidemment les effets de la crise sanitaire. En cette période, nous sommes souvent en contact les uns avec les autres. Or actuellement nous ne pouvons plus nous voir, discuter, échanger, partager notre désarroi comme les inquiétudes de l'année à venir car nous allons tous avoir des difficultés économiques.
Or, se sentir moins seul dans ces moments-là me semble très important. Notre travail syndical s'en trouve également pertubé et ajoute à l'ambiance de sinistrose. Faire des réunions ou des assemblées générales en visio n'est vraiment pas génial. Il est grand temps de rétablir les contacts humains en présentiel, de refaire société en somme.
Aux agriculteurs qui connaissent de grandes difficultés en cette fin d'année, qu'avez-vous à leur dire ?
Je veux qu'ils sachent qu'il ne faut pas qu'ils restent seuls, qu'il est nécessaire d'échanger dans ces moments-là et qu'en tant que président de syndicat je suis à leur disposition. Il en va de même des équipes au siège de la FDSEA comme des intervenants de la MSA où des personnels formés sont à leur écoute.
Comment envisagez-vous les mois à venir ?
J'espère un rebond avec la reprise économique et notamment la remontée des cours de matières premières. Il y a également quelques signes positifs puisque nous venons de connaître des conditions climatiques propices aux semis. Nous avons donc implanté nos cultures dans de bonnes conditions et, sauf catastrophe, la récolte 2021 s'annonce pas trop mal.