Vente directe
Huilerie Laluque, du champ à l’assiette
Le tour d’horizon des agriculteurs qui optent pour cette formule de proximité se poursuit. Rencontre cette semaine avec Paul Laluque, un JA qui aime autant la mécanique que l’huile de colza familiale.
Le tour d’horizon des agriculteurs qui optent pour cette formule de proximité se poursuit. Rencontre cette semaine avec Paul Laluque, un JA qui aime autant la mécanique que l’huile de colza familiale.
Débutée il y a dix-huit ans, l’huilerie est un projet familial dans lequel Paul Laluque continue de s’investir, malgré son activité professionnelle chez un constructeur de matériel agricole, pour, dit-il, « donner un coup de main » à ses parents à la tête de deux exploitations de 115 hectares chacune, l’une à Bazoches-les-Gallerandes, l’autre à Andonville à la frontière de l’Essonne. Deux entités qui permettent de mettre en commun le matériel et les productions de colza pour les huiles, mais aussi d’orge de printemps, de betteraves sucrières, de maïs, de tournesol et de pois verts. « L’ensemble de nos productions sont en agriculture raisonnée », avance fièrement Paul Laluque, engagé chez Jeunes agriculteurs pour la bonne ambiance et la camaraderie.
Retrouver du sens
Point de départ de l’Huilerie Laluque, l’envie de transformer la matière première produite sur la ferme et de vendre un produit fini directement aux consommateurs. « La vente directe s’est imposée pour retrouver du sens », se remémore Paul Laluque qui s’implique quand il le peut dans le travail au champ, l’entretien du matériel et de temps à autre sur les marchés. « C’est mon activité du week-end pour aider mes parents qui peuvent compter sur un salarié le reste de la semaine ». Avec un nombre croissant de nouveaux clients au fil des années, la famille d’agriculteurs a étendu sa gamme d’huile. « Celle-ci se décline en trois parfums, nature au pur jus de colza, noitée avec 10 % d’huile de noix achetée à Grenoble, et à l'ail et à l'échalote, qui sont épluchés à la ferme et que l’on fait macérer pendant une semaine », détaille l’agriculteur qui a fait sienne la loi de l’offre et de la demande.
Producteur et commerçant
L’ensemble de la production de colza est donc convertie en huile avec une démarche qualité qui se distingue des productions industrielles. « À l’année, on stocke environ 10 hectares de colza, soit près de 10 000 litres d’huile. Il faut quatre kilos de graines pour faire un litre d’huile. Les industriels pressent à chaud, ce qui leur permet de tirer 50 % d’huile de la graine de colza.
À la ferme, nous pressons à froid pour conserver les vertus du produit, ce qui donne seulement 25 % d'huile. La qualité a un coût », détaille Paul Laluque, fier de proposer une huile fermière à 100 % « nous ne sommes pas que des transformateurs ».
L’huilerie compte désormais de fidèles clients que la famille d’exploitants capte par différents moyens. « Les marchés de producteurs, les épiceries fines et les supermarchés locaux, dans un rayon de 80 km autour de la ferme, sont des outils de vente importants. Notre distributeur automatique implanté à la ferme fait venir cinq à dix clients par jour. Les produits frais que nous proposons en plus des huiles permettent de les fidéliser. Le miel provient de Yèvre-le-Châtel, les lentilles de Greneville-en-Beauce et les œufs frais de Préfontaines à l’est du département », explique Paul Laluque, heureux de proposer des productions du Loiret.
En complément, la famille d’agriculteurs dispose d’un site Internet marchand où les clients peuvent passer commande. « On expédie via la poste ou un transporteur mais on peut aussi servir à la ferme », conclut le JA.