Grêle : des centaines d'hectares détruits
Marieke et Dominique, David, Christophe, Nicolas… Pour une vingtaine d'exploitants du sud des Yvelines, la journée du samedi 4 juin restera à jamais gravé dans les esprits. Il est presque 16 h 30 lorsqu'un épisode climatique d'une rare violence s'abat sur le secteur de Sonchamp, Prunay-en-Yvelines et Orcemont (Yvelines). Un orage accompagné d'un vent violent et d'une pluie diluvienne, suivie quelques minutes plus tard d'un épisode de grêle d'une intensité inouïe. En quinze minutes, des centaines d'hectares de cultures ont été ravagés dans ce secteur.
À Prunay-sur-Essonne, la Ferme de Presles est l'une des plus touchées. Son accès se fait désormais par un petit chemin de terre créé à la hâte par Dominique Poyau le long de la N10, afin d'éviter à la ferme d'être coupée du monde. La route qui permet normalement d'accéder à la ferme est engloutie sous plus d'1,5 mètre d'eau. Samedi, juste après la grêle, Marieke et Dominique Poyau n'ont pu que constater les dégâts. « Le travail de toute une année a été anéanti en quelques minutes. Nos blés, nos orges, nos pois et notre tournesol sont anéantis à 100 % et les colzas c'est peut-être 70 ou 75 %, on verra ce que dit l'estimateur ». Dans sa station météo Sencrop, le couple a relevé 85 mm, « sachant que la grêle n'a pas été prise en compte, on doit atteindre les 100 mm », estime-t-il.
Pour tous, se pose désormais la question des indemnités de l'assurance climatique « qui ne permettra jamais d'atteindre les niveaux de prix auxquels nous aurions pu vendre cette récolte ». Un gros coup dur au moral pour la plupart d'entre eux. Une cagnotte en ligne a d'ailleurs été créée pour leur venir en aide.
*À l'heure où nous écrivons ces lignes, la profession est pleinement mobilisée pour accompagner les agriculteurs sinistrés. Dans les prochaines heures, deux réunions rassemblant collectivités, administrations et OPA doivent se tenir respectivement en présence de la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, et du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.