Intempéries
Gel : Julien Denormandie annonce un dispositif exceptionnel
Après les gelées qui ont détruit de très nombreuses cultures, le ministre de l'Agriculture a rendu visite aux betteraviers du sud Essonne, mercredi 14 avril.
Après les gelées qui ont détruit de très nombreuses cultures, le ministre de l'Agriculture a rendu visite aux betteraviers du sud Essonne, mercredi 14 avril.
Quelques jours après les épisodes de gel qui ont anéanti de nombreuses cultures, le ministre de l'Agriculture a apporté son soutien aux betteraviers et plus généralement aux producteurs de grandes cultures. Mercredi 14 avril, c'est sur l'exploitation de Vincent Imbault, à Saint-Escobille (Essonne) que Julien Denormandie est venu constater les dégâts et annoncer le soutien de l'État.
« Ici, j'avais semé 18 hectares de betteraves. Certains pieds ont pris le gel immédiatement, d'autres continuent de dépérir de jour en jour. En résumé, tout est par terre », déplore l'agriculteur essonnien qui devra ressemer très rapidement avec de grosses craintes à la clé.
Car si la coopérative à laquelle Vincent Imbault adhère, Cristal Union, a annoncé quasi immédiatement la gratuité des semences pour les ressemis, cet épisode ne sera assurément pas sans conséquence.
À Saint-Escobille, Vincent Imbault a été touché de plein fouet par la jaunisse l'an passé et a vu son rendement descendre à 40 t/ha. « Je ressème mais je prends le risque de tout perdre une nouvelle fois si la jaunisse revient », souffle l'agriculteur désemparé.
Attentif au récit, Julien Denormandie a assuré avoir pris la mesure de l'ampleur des événements et expliqué aux agriculteurs et aux organisations professionnelles son souhait de mettre sur pied à la fois des mesures de court et de long terme.
« Un fonds exceptionnel d'indemnisation est en cours de création afin d'apporter une réponse qui soit à la hauteur de cet événement, que je qualifie de plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle. Le régime des calamités agricoles sera activé et déplafonné mais toutes les cultures n'y sont pas éligibles. Ce fonds complémentaire viendra donc en appui, notamment pour les grandes cultures. Nous définirons le contour de ce dispositif dès que le bilan définitif des pertes pourra être établi. Mes équipes y travaillent jour et nuit ».
Et le ministre ne s'arrête pas là. Julien Denormandie pose en effet sur la table la question de l'assurance climatique.
« Cela fait quinze ans que le problème est posé sans qu'il n'y ait eu de réponse satisfaisante apportée. Tant que le risque est supporté par le monde agricole seul, cela ne marchera pas. Il faut répartir ce risque sur la solidarité nationale, affirme le ministre. C’est un dispositif inédit qu’il faut inventer, qui pourrait s’appuyer sur la perte de résultat au niveau de l’exploitation en regardant par exemple l’évolution de l’EBE ».
Une proposition accueillie favorablement par les agriculteurs présents à l'heure où seules 30 % des exploitations de grandes cultures françaises souscrivent à une assurance multirisque climatique.