Chanvre
Gâtichanvre : l'usine a recommencé à produire
Neuf mois après sa première invitation, SN Gâtichanvre a de nouveau ouvert ses portes aux agriculteurs. L'usine a commencé à tourner.
Neuf mois après sa première invitation, SN Gâtichanvre a de nouveau ouvert ses portes aux agriculteurs. L'usine a commencé à tourner.
C'est une victoire et pas des moindres. Après plusieurs années de déconvenues, l'usine Gâtichanvre de Prunay-sur-Essonne (Essonne) a enfin pu redémarrer. Depuis quelques semaines, les machines flambant neuves sont en effet en marche et, neuf mois après sa première invitation, tandis que la récolte de chanvre bat son plein, l'entreprise a de nouveau convié les agriculteurs à découvrir le site, à la fois pour rassurer mais aussi convaincre de rejoindre l'aventure.
Ce mercredi 20 septembre, tandis que les livraisons de chènevis s'enchaînent, le président de la SN Gâtichanvre, Jean-Raymond Vanier, a détaillé l'itinéraire technique de la culture, ses atouts. « Le chanvre est semé fin avril, début mai dans un sol réchauffé, à 10 ou 12 °C. Les bonnes conditions d'implantation sont la clé de la réussite. Il faut que ça lève en 4-5 jours pour bien couvrir le sol et ensuite, il n’y a aucun travail nécessaire jusqu'à la récolte », a souligné l'entrepreneur, également à la tête du groupe eurélien Plantes et fruits et qui a repris l'entreprise en juillet 2021.
Depuis quelques semaines, et après 3 millions d'euros d'investissement dans l'usine, les machines tournent à nouveau. « Nous nous attelons à traiter prioritairement les stocks des campagnes précédentes qui étaient restés dans les fermes, a rassuré Jean-Raymond Vanier. Notre outil de production a désormais une capacité de traitement de 2,5 tonnes à l'heure avec deux équipes de trois personnes en relais, soit environ 6 000 tonnes de paille par an. Pour tourner à plein régime, nous avons besoin d'augmenter significativement nos surfaces de production. Pour cette campagne 2023, ce sont 650 hectares qui ont été plantés et il va nous falloir monter jusqu'à 1000 et plus idéalement 500 hectares ». Et l'entrepreneur de rassurer sur les débouchés : « La graine bio est directement envoyée aux Huileries de Beauce pour être valorisée en cosmétique et alimentation animale, la graine conventionnelle est, elle, destinée à l'alimentation animale, à l'oisellerie et à la pêche ». L'usine est aussi en capacité de produire deux types de fibre. La plus pure, dite technique, destinée à l'isolation, au textile ou encore à la plasturgie, et la fibre standard pour la papeterie. Quant à la chènevotte, la partie boisée de la paille, elle est valorisée pour faire des blocs de béton de chanvre, ou encore vendue en litière pour animaux ou paillage.