France, Macron flingue ton agriculture
Damien Greffin et Frédéric Arnoult, respectivement président de la FDSEA et de Jeunes agriculteurs d’Île-de-France.
Aujourd’hui, l’avenir de l’agriculture est dans une impasse. Tous les projets de réforme envisagés par le gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, mettent en danger le développement des filières agro-industrielles, créées par la profession, ignorent la capacité productrice nationale dans un déficit alimentaire mondial, mais surtout mettent en danger l’autonomie de notre pays, en faisant le choix d’importations massives par des accords de libre-échange.
Alors que la France a toujours été un grenier depuis les années 1960, les choix politiques qui se dessinent aujourd’hui sont une remise en cause totale de cette orientation. Nourrir notre pays, dans des règles sanitaires qualitatives, faire du secteur agricole une puissance économique à part entière du pays, qui rapporte des devises et crée des emplois, ne sont plus les priorités.
L’environnement deviendrait-il aujourd’hui l’unique vérité pour l’agriculture ? Le métier d’agriculteur n’aurait plus sa raison d’être, à savoir un producteur de biens alimentaires, mais serait à la solde des lobbys environnementalistes pour une campagne encore plus verte. Non, tout cela est inacceptable et les lignes rouges sont aujourd’hui franchies.
C’est pourquoi, FNSEA et JA ont décidé de lancer une action de blocage du pays à partir du 10 juin prochain.
Face à la surdité du Président de la République, FNSEA et JA ont décidé d’engager le rapport de force.
Par cette action, nous voulons montrer aux Français l’avenir réservé au monde agricole par les choix politiques actuels. Dans chaque famille, dans chaque commune, dans chaque région, chacun doit pouvoir juger des choix qui vont être faits pour l’avenir d’un pan entier de son histoire.
FDSEA et JA d’Île de France vous appelle donc à la mobilisation.
L’état des lieux
Pac :
- Transfert en 2017 de 4,2 % du 1er vers le 2e pilier (600 millions d’euros).
- Pac 2020 : baisse du budget annoncé de 6 %, ce qui équivaut à 11 % après inflation sur la durée de la programmation financière.
- Plafonnement des aides directes par exploitation.
- Conditionnalité renforcée et appliquée sur 100 % des soutiens.
- Subsidiarité accrue avec orientation vers les régions.
- Non prise en compte au plan national du besoin financier pour mettre en application le déclenchement à 20 % de l’assurance climatique.
Environnement :
- Non reconduction systématique des autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires.
- Suppression de trois néonicotinoïdes sans solutions alternatives.
- Fin du glyphosate d’ici à 2021.
- Séparation couteuse du conseil et de la vente sans raison efficiente.
- Suppression des 3R (Rabais, Ristournes et Remises).
- Augmentation de la redevance pollutions diffuses (plus de cinquante millions d’euros annuel).
- Mise en place de Zones de non traitement riverain (estimation à un million d’hectares).
- Surtransposition sur les SIE (plus de protéagineux, cinq mètres pour les bandes tampons comptabilisées en SIE pour un mètre).
Fiscalité :
- Abandon des sept points sur les cotisations Amexa.
- Fin du CICE.
- Quid de l’assurance chômage et de l’épargne de précaution ?
- Révision attendue de l’exonération des plus-values.
- Passage à l’IS agricole avec suppression du régime des Bénéfices agricoles.
- Remise en cause du remboursement de la TIC en 2019.
Le coût de toutes ces mesures est estimé aujourd’hui à deux cents euros/hectare sans mesure financière compensatoire.