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Sophie Bourcier, fondeuse de bronze
Portrait Sophie Bourcier est depuis une quinzaine d’années fondeuse de bronze à Bagneaux-sur-Loing (Seine-et-Marne), où elle a ouvert la Fonderie de Portonville.
Portrait Sophie Bourcier est depuis une quinzaine d’années fondeuse de bronze à Bagneaux-sur-Loing (Seine-et-Marne), où elle a ouvert la Fonderie de Portonville.
C’est en 2005 que Sophie Bourcier crée sa fonderie de bronze, sur les bords du Loing, près de Nemours (Seine-et-Marne). Auparavant directrice financière, elle pratiquait la sculpture en tant que loisir.
Ce n’est qu’après un stage de découverte intensif, au cours duquel la sculpture du bronze se révèle à elle, qu’elle décide de changer de vie.
Sa passion se transforme, quelques années après ce stage, en métier. Sophie Bourcier est aujourd’hui artisan d’art.
« Dans notre atelier, tout est fait à quatre mains, avec Florence, du premier moulage au polissage du bronze, confie-t-elle. Les artistes aiment notre travail, et notre minutie permet la réalisation de belles choses ».
Son travail est reconnu. Depuis quelques années, elle fond de petites pièces pour la Réunion des musées nationaux, dont le Louvre, destinées à la boutique souvenirs.
En 2021, elle a pu concevoir et fondre les nouveaux trophées des Victoires de la musique, auparavant en cristal. Elle a aussi fondu le trophée de l’Œil d’or du documentaire du Festival de Cannes, trophée qu'elle crée en 2015.
Ce trophée a été remis en 2017 à JR et à Agnès Varda.
Rénovations et créations
La rénovation de pièces en bronze pour le Ritz lui a aussi été confiée. Éléments de grilles, de balustrades, décorations de meubles ou de portes, Sophie Bourcier a réalisé nombre de petits objets pour le palace parisien.
Mais l’artiste n’en perd pas de vue ses premiers clients, les artistes, pour autant. Travaillant à la commande, elle fond les sculptures d'artistes contemporains qui les réalisent préalablement en plâtre ou en terre cuite.
La sculpture en bronze ne s’improvise pas et il faut un long travail en amont pour pouvoir la réaliser. Ainsi, un premier moule est réalisé en plastiline, auquel elle ajoute du silicone élastomère et un catalyseur en cinq à six couches.
En plaçant des petits bâtons de colle qui vont fondre et un entonnoir, elle coule de la cire pour créer une réplique de la pièce.
Ensuite, vient la fabrication d’un autre moule, éphémère : il ne dure que le temps de fondre la pièce. Celui-ci est conçu dans du plâtre réfractaire, qui résiste mieux au feu et à la chaleur. Le moulage en cire est placé dans ce moule.
Une fois fondue, la cire fait place au bronze pour être coulé, à partir des tiges laissées par les bâtons de colle et de l’entonnoir. Le bronze peut être versé.
L’excitation de voir ses réalisations pousse l’artiste à les démouler assez rapidement. Il reste encore la patine et les finitions à faire avant de voir la pièce telle qu’elle sera présentée.
Photos © Daniel DRI