Foncière agricole en Loir-et-Cher : une première en France
Un protocole d’accord pour la mise en œuvre d’une foncière agricole en Loir-et-Cher a été signé mardi 17 décembre à la préfecture, à Blois.
Un protocole d’accord pour la mise en œuvre d’une foncière agricole en Loir-et-Cher a été signé mardi 17 décembre à la préfecture, à Blois.

Dès son arrivée au poste de préfet de Loir-et-Cher, Xavier Pelletier avait annoncé vouloir créer une foncière agricole permettant de favoriser l’installation de jeunes agriculteurs. Le projet a été officiellement lancé, mardi 17 décembre dans les salons de la préfecture de Loir-et-Cher à Blois, avec la signature du protocole de cette foncière agricole.
« Un dispositif de ce type avec des partenaires comme la chambre d’Agriculture, le conseil départemental, la Safer et les services de l’État est une première en France », a souligné Xavier Pelletier.
Un cahier des charges à établir
Arnaud Bessé, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Philippe Gouet, président du conseil départemental, ou encore Laurent Delorme, président de la Safer du Centre, étaient présents pour signer ce protocole d’accord. « Il est enfin temps de prendre notre destin entre nos mains. Je remercie le préfet d’avoir pris l’initiative de créer cette foncière qui va permettre de stocker des terres pour installer des jeunes », a expliqué Arnaud Bessé. Même si, pour le moment, le cahier des charges n’est pas encore établi et que de plus amples précisions devraient arriver prochainement, le concept de ce projet consisterait à acquérir du foncier agricole afin de le stocker et ainsi faciliter l'installation des jeunes. « Parfois, il y a des cédants, mais pas de repreneurs. Dans ce cas précis, la foncière agricole permettra d’acquérir des terres, les stocker et trouver un candidat repreneur dès lors que les planètes seront alignées », a détaillé Arnaud Bessé.
Cinq à quinze ans
L’objectif de cette foncière est aussi de faciliter l’achat de foncier agricole grâce à la location avec option d’achat (LOA, type leasing) et ainsi de pouvoir acheter lorsque l’exploitation agricole est plus stable financièrement. Le préfet a explicité le projet : « À titre d’exemple, une exploitation céréalière de 100 hectares de terre peut valoir jusqu’à un million d’euros dans certains secteurs. Cette foncière permettra aux jeunes d’éprouver leur modèle économique sans avoir à acquérir les terres dans un premier temps. C’est l’assurance de ne pas avoir un boulet au pied ». Pour le moment, aucune date n’a été fixée concernant le délai de location avant l’option d’achat. « Cela peut être cinq, dix ou encore quinze ans. Ce sera à établir prochainement tous ensemble lors de la rédaction du cahier des charges », a précisé Xavier Pelletier.
Attirer des investisseurs privés
La Safer du Centre sera pleinement intégrée à ce projet, notamment par la sélection des candidats. « Nous avons l’expertise nécessaire sur les sujets de foncier. Il est important de rappeler que nous ne serons pas obligés de préempter pour acquérir des terres. Notre objectif sera de réaliser ces opérations à l’amiable », a affirmé Laurent Delorme, président de la Safer du Centre.
Toutes les productions agricoles pourront être concernées par la foncière agricole dans une logique de préservation des filières. Pour le moment, aucune somme de départ n’a été annoncée, mais les acteurs présents durant la signature ont rappelé l’importance de voir des entreprises privées, particulièrement du secteur bancaire ou encore de l’agroalimentaire, rejoindre le projet. « Avec plus d’un tiers des exploitants agricoles qui vont prendre leur retraite d’ici à cinq ans, il est primordial de trouver des solutions pour installer des jeunes demain », a spécifié Philippe Gouet, président du conseil départemental.
Des réunions de travail devraient avoir lieu prochainement pour aboutir à un cahier des charges d'ici à la fin du premier trimestre 2025 avec pour objectif un premier accompagnement d'ici la fin d’année 2025.