Lait
FNPL : fin de mandat pour Bruno Verkest
Laitier du Giennois, Bruno Verkest s’est beaucoup investi dans le syndicalisme. Aujourd’hui, son mandat au sein de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) arrive à son terme. L’occasion de faire une rétrospective sur son engagement.
Laitier du Giennois, Bruno Verkest s’est beaucoup investi dans le syndicalisme. Aujourd’hui, son mandat au sein de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) arrive à son terme. L’occasion de faire une rétrospective sur son engagement.
Bruno Verkest est éleveur au Gaec de la Censuère, à Châtillon-sur-Loire.
Depuis 1994, ses convictions personnelles l’ont amené à prendre des engagements au sein de la filière laitière du Loiret, de la région et nationale.
Après plusieurs années de mandats, il décide aujourd’hui de laisser sa place : « Je conçois l'action syndicale de manière collective. Une prise de responsabilité implique de savoir transmettre et passer le flambeau ».
Le lait : une histoire de famille
Si Bruno Verkest s’est engagé syndicalement, ce n’est pas par hasard. Ses grands-parents ont participé à la création de plusieurs coopératives comme Alysé (anciennement la Caiac) ou Sodiaal.
Son grand-père a créé le plus gros Gaec de la région Centre dans les années 70 : le Gaec de la Massonnière, à Saint-Martin-sur-Ocre. Ils étaient sept agriculteurs.
« Désormais, mes cousins élèvent des porcs sur cette ferme, explique-t-il. Mon grand-père a repris l’exploitation voisine afin de s’agrandir. En 1967, mon père est alors venu s’installer à Châtillon-sur-Loire. Il a créé un atelier d’engraissement de taurillons. C’est comme cela qu’il a atteint ces responsabilités en viande ».
Son père, Gaston Verkest, a effectivement été président de la Coopérative agricole des producteurs bétail Centre (CAPBC) qui a rejoint le groupe de la Sicarev. Il a également été président de la section bovine et membre du bureau de la FNSEA 45.
Retour aux sources
En 1992, avec l’arrivée de la Pac, la ferme de Châtillon-sur-Loire a été mise en vente. « Les associés étaient majoritairement contre l’achat de l’exploitation. Mon père a donc décidé de quitter le Gaec afin de s’installer sur la ferme. Il a alors fallu trouver un propriétaire. »
À cette époque, Bruno Verkest venait de terminer son BTS et son service militaire : « Mon père est venu me chercher jusqu’au Rwanda pour que je vienne m’installer avec lui. »
Bruno Verkest rigole de cette anecdote car il a toujours été attiré par l’agriculture. Père et fils se sont donc associés et ont commencé un élevage laitier. Ils ont rapidement dû faire face au régime des quotas laitiers mais aussi à la mise aux normes environnementales de leurs bâtiments.
En 2003, Gaston Verkest a pris sa retraite. Dominique Verkest, le jeune frère de Bruno, a pris sa place. Aujourd'hui les derniers investissements des deux frères se concentrent sur la sécurisation de la production de fourrages par l'irrigation et le bien-être des animaux.
« Nous avons installé un système de ventilation et de brumisation pour pallier les effets des changements climatiques. »
Vie syndicale
La vie syndicale de Bruno Verkest débute chez les Jeunes agriculteurs en 1994.
Rapidement, il entre au conseil d’administration en tant que trésorier. « J’ai toujours suivi le dossier lait en binôme avec la famille Beets », souligne-t-il. En 2004, il devient président régional des JA. Par la suite, il reprend la section laitière de la FNSEA puis devient co-secrétaire général avec Philippe Galaud et vice-président du syndicat agricole.
La même année, en 2009, il devient membre de bureau à la FNPL. « Je cumulais à la fois le poste de président départemental et régional de la section laitière. J’étais porte-parole du Criel et administrateur national. »
Aujourd’hui, même si Bruno Verkest laisse sa place, il continuera à lutter aux côtés de ses collègues de la région pour défendre les producteurs au niveau du Criel.
« Tout ne s’arrête pas du jour au lendemain mais la représentation syndicale diminue. J’avoue avoir moins de hargne qu’avant. Certaines années, la lutte syndicale représentait 90 jours d’investissement : c’est très chronophage lorsqu’on gère un atelier laitier. »
Enfin, Bruno Verkest admet que ses au-revoir ne sont que la suite logique des choses : « Le renouvellement est important. Je suis ravi qu’un passage de flambeau puisse se faire ».