Foncier
Fluidification A6 : la concertation a débuté
APRR organise une concertation sur l’aménagement de l’A6 entre Cély-en-Bière (Seine-et-Marne) et Évry-Courcouronnes (Essonne). Si des aspects positifs sont attendus, les agriculteurs s’inquiètent de l’impact foncier.
APRR organise une concertation sur l’aménagement de l’A6 entre Cély-en-Bière (Seine-et-Marne) et Évry-Courcouronnes (Essonne). Si des aspects positifs sont attendus, les agriculteurs s’inquiètent de l’impact foncier.

Depuis le 14 janvier et jusqu’au 28 février, APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) organise une concertation sur le projet d’aménagement du tronçon de l’autoroute A6 entre Cély-en-Bière (Seine-et-Marne) et Évry-Courcouronnes (Essonne).
Nouvel exploitant de ce tronçon, APRR porte un projet pour « fluidifier et sécuriser les déplacements, favoriser la décarbonation des mobilités et améliorer l’intégration de l’A6 dans son environnement », peut-on lire sur le site dédié. Concrètement, de nouvelles voies d'entrée et de sortie sont prévues, des voies de mobilité partagée devraient être créées, et un échangeur multimodal mis en place à Villabé (Essonne). Un important travail de sécurisation est également prévu avec la réfection des ponts et la pose de glissières de sécurité. Enfin, des bassins de rétention d'eau seront installés.
Plusieurs années de travaux
Tous ces travaux, qui devraient durer plusieurs années, auront forcément un impact agricole. David Herman, chargé d'études foncier et urbanisme à la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, vient de livrer « l'état des lieux agricoles », première étape avant l'évaluation de l'impact et l'octroi d'éventuelles mesures de compensation. « L'objectif est de mettre en place des actions afin de prévenir ou diminuer cet impact, puis de compenser ce que l'on ne pourra pas réduire », explique-t-il.
Sur le plan positif, la mise aux normes et la sécurisation auront des effets plutôt bénéfiques pour les exploitants dont les parcelles jouxtent l'autoroute. Finis les carcasses de voitures et les déchets de tout genre qui pouvaient atterrir dans les champs.
Limiter l'emprise agricole
Sur le plan négatif, des surfaces seront forcément grignotées. Et c'est sur l'ampleur de ces grignotages que les inquiétudes se portent. « On nous avait parlé d'une bande de deux à trois mètres prélevée de chaque côté. Aujourd'hui, on entend plutôt parler de dix mètres, témoigne Nicolas Galpin, agriculteur à Auvernaux (Essonne). Pour ma part, cela signifierait une perte d'environ deux hectares. Je devrais également décaler un chemin parallèle à l'autoroute. » Les agriculteurs se demandent aussi qui sera chargé d'entretenir les clôtures, et craignent que les réseaux de drainage existants soient endommagés par les travaux.
Frédéric Mouret, maire de Nainville-les-Roches (Essonne), se réjouit de l'étape de la concertation actuellement en cours mais exprime une « très forte vigilance » sur plusieurs points. Le premier concernant les bassins de rétention. « Il est impensable que les rejets de ces bacs finissent dans des fossés classés cours d'eau », explique-t-il. Le second point porte sur une demande de busage pour un court tronçon. Enfin, il s'agira de veiller à ce que l'emprise agricole ne soit pas trop importante sur certains secteurs.
+ d'infos :
Habitants et exploitants agricoles sont invités à s'exprimer sur ce sujet jusqu'au 28 février. Le dossier de concertation peut être téléchargé ici.