Betterave
Filière betteravière : enjeux et perspectives
La vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture et de l’alimentation, Valérie Lacroute, a échangé sur les enjeux de la filière betteravière à l’invitation de la CGB Île-de-France.
La vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture et de l’alimentation, Valérie Lacroute, a échangé sur les enjeux de la filière betteravière à l’invitation de la CGB Île-de-France.
Les enjeux de la filière betteravière. Tel était l’objet de la rencontre mercredi 27 octobre dans les locaux de la Sica* gâtinaise de déshydratation à Château-Landon (Seine-et-Marne) entre les représentants de la CGB Île-de-France, présidée par Jean-Philippe Garnot, et la vice-présidente de la Région Île-de-France en charge de l’agriculture et de l’alimentation, Valérie Lacroute.
Maintenir des outils et des surfaces est essentiel alors que 50 % des exploitations agricoles franciliennes ont une sole en betteraves. Un travail de fond est à mener en lien avec les autres cultures « afin que la betterave redevienne le pilier des exploitations », selon l’un des planteurs présents.
En 2021, l’année s’annonce moyenne (80 à 85 tonnes/hectare). Après le traumatisme de l’année 2020 avec la jaunisse, le gel de début avril a détruit 10 000 hectares, essentiellement dans le sud de la région. Les surfaces ressemées ont pris un mois de retard de végétation avec un risque de jaunisse. Si les racines ont pu bénéficier d’un climat estival relativement arrosé favorable à leur croissance, la teneur en sucre était décevante sur le premier mois d’arrachage.
Dans un premier temps, le président de la Sica, Benoit Timbert, a présenté l’activité de cette structure, puis Jean-Philippe Garnot a dressé un tableau complet de la filière.
Outre la sucrerie, des acteurs comme la Sica de déshydratation doivent faire face aux mises aux normes, à la sécurité industrielle et à la réglementation bas-carbone alors que l’évolution du coût du carbone est une grande inconnue.
Pour sécuriser les surfaces betteravières et donc les outils de transformation, prix de betteraves, marchés à terme, moyens de production, protection des cultures, débouchés et co-produits, betteraves bio, innovations techniques… sont autant d’enjeux et de sujets pour la filière. Au-delà de sa participation au plan national de recherche et d’innovation qui vise à trouver une solution alternative aux néonicotinoïdes, la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) œuvre également pour la reconduction annuelle et l’adaptation de la dérogation.
La CGB étudie par ailleurs depuis 2018 les principes de mise en œuvre d’un ISR (Instrument de stabilisation des revenus) betterave-sucre. L’ISR est un instrument de gestion des risques, qui pourrait être développé dans le cadre de la Pac 2023. C’est un outil innovant mais des défis techniques restent à relever pour le mettre en place. Une expérimentation soutenue par la Région est actuellement menée dans trois régions (Grand-Est, Hauts-de-France et Île-de-France) pour étudier sa faisabilité et définir ses indicateurs opérationnels dans la perspective d’une mise en œuvre en 2023.
Alors que le versement de l’aide betterave de la Région pour la jaunisse devrait intervenir avant la fin d’année, Valérie Lacroute, qui s’était rendue auparavant à la sucrerie Ouvré à Souppes-sur-Loing, a conclu cet après-midi d’échanges en rappelant le soutien de la Région à son agriculture.
*Société d'intérêt collectif agricole.
Sica gâtinaise de déshydratation
La Sica* gâtinaise de déshydratation traite quotidiennement, durant la campagne betteravière, 30 à 35 camions de pulpes en provenance de la sucrerie Ouvré. La pulpe surpressée arrive chaude avec un taux d’humidité de 29-30 %. Elle est déshydratée et ressort sous forme de pellets, produit fini ne contenant plus que 12 % d’humidité.
Chaque année, 20 000 à 25 000 tonnes de pellets sont commercialisées pour l’alimentation du bétail.