Interview
Arthur Courtier : « Faire en sorte que le remplacement s’intègre à la vie professionnelle »
Exploitant agricole à Yèbles, Arthur Courtier a été élu président du Service de remplacement de Seine-et-Marne (SR 77) le 20 juin dernier.
Exploitant agricole à Yèbles, Arthur Courtier a été élu président du Service de remplacement de Seine-et-Marne (SR 77) le 20 juin dernier.
Horizons : Quel est votre parcours professionnel ?
Arthur Courtier : Installé depuis cinq ans à Yèbles sur une exploitation agricole orientée vers les grandes cultures, j’ai développé une production de fraises de plein champ et sous serre, et depuis peu de tomates. La production est vendue sous forme de cueillette et en circuit court.
Je travaille en commun avec trois exploitants agricoles en Cuma et un groupement d’employeurs. Le travail en commun, source d’enrichissement intellectuel, est un axe que je souhaite développer sur mon exploitation, d’une part en raison du contexte économique et d’autre part pour gagner du temps afin de me consacrer à d’autres activités (cueillette, engagement professionnel…). Âgé de 34 ans, j’ai quitté la présidence de Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne en février dernier pour devenir quelques mois plus tard président du SR 77 dont j’étais le secrétaire depuis novembre 2021.
Pourquoi vous investir au Service de remplacement ?
En tant que président de JA 77, j'adhérais déjà au Service de remplacement et j’avais la volonté d’agir à nouveau pour l’intérêt général des agriculteurs avec une vision globale assez large.
Rappelons que le SR a été créé à l’origine par les JA. Aujourd’hui, trop peu de Jeunes agriculteurs seine-et-marnais utilisent ce service, alors qu’il a pour objectif de les inciter à s’investir pour la profession en leur permettant de s’absenter plus sereinement de leur exploitation.
Pour moi, il était important que ce soit un JA qui prenne la tête du SR, pour en faire la promotion et faire en sorte que le remplacement s’intègre à la vie professionnelle, et même personnelle, des jeunes agriculteurs. C’est semer une graine en s’adressant aux futurs porteurs de projets et administrateurs d’OPA (Organisations professionnelles agricoles).
J’encourage les jeunes et les moins jeunes à s’engager dans les structures agricoles, le travail y est intéressant (rencontres, échanges avec des collaborateurs et formateurs).
Pour ma part, mon investissement au sein du SR est source d’ouverture d’esprit et d’enrichissement à travers un sujet d’intérêt général.
Quel message souhaitez-vous faire passer au sujet du SR 77 ?
Il est important que la possibilité de se faire remplacer demeure, notamment en cas de coups durs, mais pas seulement.
Les remplacements pour congé maternité représentent environ la moitié de notre activité, ceux pour maladies et accidents environ 40 %. Les autres motifs (congé, formation, mandat professionnel ou syndical) sont donc marginaux. Il est primordial de développer l’utilisation du remplacement pour ces motifs. Plus le Service de remplacement sera utilisé, plus il offrira un service de qualité, notamment en pérennisant la main-d’œuvre. En quelques mots, profitez de ce service, ayez le réflexe remplacement.
Afin de pallier les difficultés de recrutement et de fidélisation des salariés, je souhaite renforcer la communication avec les OPA et tisser des liens plus étroits avec les organismes de formation CFA, CFPPA et les entreprises de l’industrie agroalimentaire, afin d’étudier les possibilités de temps partagé. L’objectif est de répondre aux demandes de remplacement sur nos métiers en tension.