FNSEA 41 et JA 41
« Face à la crise, des actes forts attendus »
Face à la situation conjoncturelle à la suite des intempéries de l'hiver et du printemps dernier, la FNSEA 41 et JA 41 ont adressé une lettre ouverte au préfet de Loir-et-Cher le 6 septembre.
Face à la situation conjoncturelle à la suite des intempéries de l'hiver et du printemps dernier, la FNSEA 41 et JA 41 ont adressé une lettre ouverte au préfet de Loir-et-Cher le 6 septembre.
"La FNSEA 41 et JA 41 alertent depuis plusieurs mois les pouvoirs publics sur la situation alarmante pressentie par les exploitations agricoles qui, après une année 2022 relativement exceptionnelle en céréales, se sont retrouvées rapidement prises en étau par l’augmentation exponentielle des charges en 2023, jusqu’à voir un effet ciseaux avec des prix de vente inférieurs aux coûts de production s’abattre sur leurs entreprises début 2024.
Un constat préoccupant
À cette situation économique fortement dégradée s’est ajoutée une campagne culturale 2024 très inquiétante avec un excès de pluie et un manque d’ensoleillement au printemps, entraînant des rendements faibles pour une grande partie des productions de Loir-et-Cher. Nous estimons les pertes allant de 50 à 100 % des rendements moyens pour l’ensemble des cultures sur le département, certains emblavements n’ayant même pas pu être réalisés. Ces observations touchent toutes les productions, les fourrages présentant de fortes baisses de qualité au fur et à mesure des retards de récolte. La production de miel est également fortement impactée (seulement 10 % des volumes attendus seront récoltés). Les producteurs de fruits et légumes voient leur production baisser de 30 % en oignons et fruits rouges (hors fraises). Les vendanges s’annoncent très décevantes du fait de la mauvaise floraison et des maladies ayant touché les vignes.
Face à une récolte mondiale estimée par les organismes internationaux comme très correcte avec de bonnes récoltes aux États-Unis, au Canada, en Russie ou encore en Ukraine, les prix du marché, fixés à l’international pour les céréales et oléoprotéagineux, sont bas et ne permettent pas aux céréaliers d’espérer pouvoir couvrir les charges à venir pour préparer la prochaine campagne culturale.
Un passage à l'acte sans attendre
Fort de ce constat alarmant où un grand nombre des agriculteurs de notre territoire risque de ne pas avoir les moyens de maintenir ses activités sereinement, et où les situations d’urgence sur le terrain se multiplient, nous demandons aux pouvoirs publics de passer à l’acte en apportant des soutiens efficaces pour accompagner cette crise agricole. Nous espérons que la nomination de monsieur Michel Barnier nous permettra d’avoir un gouvernement qui reprenne les choses en main.
Nous actons l’avance de paiement de 70 % des aides Pac au 16 octobre et souhaitons qu’elle s’applique quel que soit l’état d’avancement de l’instruction du dossier. D’autre part, nous réitérons nos demandes à monsieur le Préfet de Loir-et-Cher pour que soient mis en place dans les plus brefs délais : une exonération totale de la Taxe foncière sur le non bâti (TFNB), un engagement de prêts garantis par l’État sans reste à charge pour l’exploitant, la mise en œuvre de tout ce qui est possible, en particulier par la MSA, pour débloquer des enveloppes exceptionnelles, la prise en charge des intérêts des prêts de trésorerie, le report par les banques des annuités d’emprunts, en décalant d’une année les emprunts, le retrait de la moisson 2024 des références de rendement du département et des moyennes des exploitations, la suppression des contrôles tant que des agriculteurs travaillent à perte, la prise en charge par l’État de l’avance de trésorerie des soutiens aux cotisations d’assurance récolte (70 % du montant de la cotisation) avec un versement de ces soutiens dès le mois d’octobre (ces soutiens sont versés en règle générale au mois de mars de l’année N+1, les agriculteurs payant leurs cotisations au mois de septembre de l’année N à leur assurance), la mise à disposition le plus rapidement possible de doses de vaccins gratuites pour contrer l’ensemble des problématiques sanitaires (FCO-3, FCO-8, MHE et influenza aviaire).
Nous attendons des actes forts à l’échelle nationale mais également à l’échelle régionale et départementale. Sans une prise de conscience partagée et des décisions stratégiques dans les prochaines semaines, nous mettons en garde les pouvoirs publics : les actions initiées l’hiver dernier pourraient reprendre…"