« Etre agriculteur au Brésil, c'est chic »
L'agriculture est un segment important en Amérique du Sud. Au Brésil, il y a les très petites exploitations et il y a les grandes propriétés. Le Brésil est connu comme le grenier du monde. Il suffit à la consommation interne, tout en étant le plus grand exportateur d'un large éventail de produits. Fer de lance de l'économie brésilienne, l'agriculture emploie plus de 26 millions de travailleurs brésiliens et représente plus de 25 % du produit intérieur brut (PIB). Ce secteur continue de croître d'années en années. Nous avons rencontré un agriculteur qui en laisserait rêver plus d'un. Luis a 80 ans, il est toujours responsable de son exploitation et ne veut pas déléguer à ses enfants ou
petits-enfants. Il fait partie des « riches » agriculteurs près de São Paulo qui ont réussi dans le milieu. Sa petite-fille, Taisa Nelli, nous raconte.
Un domestique permanent et 5 ouvriers
« Mon grand-père ne vit plus sur la ferme, il vit en ville. Sur place, il y a son « homemaid » c'est-à-dire son homme à tout faire, son domestique, qui occupe les lieux avec sa famille. Il prend soin de la maison et de l'exploitation. Il a une extrême confiance en lui. Cinq autres ouvriers l'aident à tenir l'exploitation. Mon grand-père est à la tête d'un troupeau de 900 bêtes de race Nelore » explique la jeune fille. Cette race a été développée exclusivement pour la production de viande. Elle est savoureuse et moins grasse que celle des races européennes élevées dans des conditions similaires. C'est une race typique au Brésil. « Son travail est tout simple en fait. Il achète un veau très jeune, il le nourrit, l'engraisse et puis ensuite il le vend. Elever des boeufs pour les vendre à l'âge adulte est le moyen de générer le plus d'argent pour lui, même si, il a d'autres activités à côté. Il vend en moyenne 400 boeufs à l'année à environ 450 euros l'unité. C'est un très bon prix au Brésil car la demande est très forte. Il les garde entre 18 et 24 mois. Il en achète autant qu'il en vend » poursuit la brésilienne.
« Evidemment, en tant que grosse exploitation, il ne va s'arrêter aux boeufs. Il détient également un cheptel de 150 vaches laitières. Il ne produit du lait que pour la région. C'est surtout un éleveur. Il ne travaille pas vraiment la terre. Il n'a qu'un petit tracteur. Il cultive seulement 10 % de son domaine en patates douces. Il détient seulement 150 hectares plus
ou moins » raconte Taisa.
L'agriculture : un bon placement
Au Brésil, il est possible de vivre en ayant pour seule profession, le métier d'agriculteur. « Celui qui s'occupe bien de sa ferme peut devenir très riche. Dans ma ville, il n'y a que des fermes riches. Certains disposent d'un petit avion ou d'un hélicoptère, ça dépend de la région où vous êtes, de ce que vous cultivez ou élevez. Il y a plein de célébrités qui investissent dans l'agriculture au Brésil. Ils trouvent des salariés pour s'en occuper et récupèrent l'argent pour l'investir de nouveau dans l'immobilier. L'agriculture est un bon placement. » explique la jeune femme.
« Ce qui est important pour nous au Brésil, c'est la vitesse des résultats. La diminution du temps de traitement de chaque catégorie est une source de revenus. Nous devrions nous concentrer davantage sur la compréhension des indices qui donnent des résultats efficaces et qui apportent un impact immédiat sur l'évaluation de l'activité » explique le grand-père de Taisa. « Nous avons un potentiel énorme et des outils pour nous aider. C'est un grand marché ici, par exemple, dans notre ville, ce qui est plus important ce sont les industries et les agriculteurs. Un agriculteur au Brésil, s'il s'en sort bien peut être très riche » poursuit-il.
Les femmes cherchent à séduire les fermiers !
Au Brésil, être agriculteur, c'est bien vu car c'est un signe de richesse considérable. « Vous êtes considérez comme quelqu'un de bien, quelqu'un d'important. Les filles veulent toutes se marier avec un jeune fermier. Les agriculteurs sont très convoités car ils sont très riches et peuvent offrir une vie paisible et agréable à leur famille. C'est quelque chose de «chic» d'être un agriculteur ici au Brésil. Ma famille est assez riche. Mon grand-père a investi dans l'immobilier et il nous a offert, à chacun de ses petits-enfants, une maison. Il a plus de 10 maisons dans la ville, maisons qu'il a mises à la location. Par exemple, si je devais vendre la partie de l'exploitation que je détiens, je pourrais en toucher 1 million de Real soit 400 000 euros, quelque chose comme ça mais je ne dis pas à ça à mon grand-père il ne supporterait pas de savoir que je veuille vendre!» se confie Taisa.
Il y a beaucoup d'agriculteurs au Brésil qui ne le sont que par hobbies. En effet, certains ont un travail à côté et passe leur temps libre à la ferme. C'est le cas du père de Taisa. « Il va sur l'exploitation de mon grand père pour se détendre. Il aimerait bien avoir un rôle plus important à jouer mais il ne peut pas. Mon grand père est en très bonne santé malgré son âge avancé et il ne veut pas s'arrêter car il aime trop s'occuper de ses bêtes. Il pourrait pourtant vendre à ses enfants qui aiment aussi ça. Mais il n'est pas encore prêt à tout laisser. Il a déjà fait les partages auprès de ses quatre enfants. Mon père aimerait s'y investir davantage et mon frère aussi » avoue Taisa.
Comme pour beaucoup d'exploitations européennes, au Brésil, les exploitations agricoles se transmettent de générations en générations