Innovation
Embouteiller ses vins tranquilles avec des capsules, c’est possible
Le bouchon de liège fait traditionnellement partie intégrante d’une bouteille de vin. Pourtant, certains vignerons bousculent les traditions. C'est le cas de Bertjan Mol, gérant du Domaine La Taupe à Thésée, qui embouteille ses vins nature sans soufre ajouté avec des capsules en inox.
Le bouchon de liège fait traditionnellement partie intégrante d’une bouteille de vin. Pourtant, certains vignerons bousculent les traditions. C'est le cas de Bertjan Mol, gérant du Domaine La Taupe à Thésée, qui embouteille ses vins nature sans soufre ajouté avec des capsules en inox.
Le bouchon en liège est un élément incontournable du monde viticole. Mais aujourd’hui certains domaines et vignerons s’en détournent pour proposer des vins embouteillés par capsule inox. C’est le cas du Domaine La Taupe et son gérant Bertjan Mol. Ce vigneron d’origine hollandaise a repris un vignoble du côté de Thésée en 2017. « J’étais importateur dans le monde du vin depuis 2003. Puis j’ai voulu changer de vie et m’installer en tant que vigneron. C'était une toute nouvelle vie pour ma famille et moi », se remémore Bertjan Mol.
Un marché à 95 % à l’export
Avec 8,5 hectares de vignes en biodynamie dont 4 hectares en cépage sauvignon, le Domaine réalise en moyenne 30 000 bouteilles par an, toutes embouteillées avec des capsules inox. C’est à partir de 2019 que Bertjan Mol a pris la décision de changer sa méthode d’embouteillement pour remplacer les bouchons de liège de la marque Diam par des capsules en inox pour selon lui « une assurance de la qualité de conservation ». C’est son expérience d’importateur qui l’a motivé à changer sa manière d’embouteiller : « Il est régulier sur un carton de douze bouteilles d’avoir au moins une bouteille qui soit bouchonnée. J’ai aussi vu régulièrement des fuites à cause de bouchons de liège de mauvaise qualité », explique-t-il. Cette pratique peut sembler étonnante, pourtant, pour les consommateurs de vins nature*, cela ne choque pas.
Le Domaine, qui est en biodynamie, exporte à 95 % ses bouteilles vers l’étranger, notamment le Japon, les États-Unis, le Danemark, la Hollande, la Corée du Sud, etc. « Sur nos marchés étrangers, nos clients sont habitués et ils ne sont pas étonnés de voir des capsules. C’est surtout sur les salons proches de Thésée qu’on remarque un étonnement », sourit le vigneron.
Des consommateurs encore réticents
Le vigneron aimerait pouvoir davantage commercialiser ses vins dans la région, mais cette pratique d’embouteillage est encore difficile à accepter pour les consommateurs : « Dans l’imaginaire des consommateurs, une bouteille de vin doit avoir un bouchon de liège. Beaucoup de cavistes hésitent à travailler avec nous, car les consommateurs ne sont pas encore prêts ». Toutefois, Bertjan Mol l’assure : « Nous produisons essentiellement des vins de garde avec une conservation d’au moins cinq ans. La capsule favorise la conservation de nos cuvées avec l’assurance de ne pas avoir de mauvaises surprises ». Au lieu d’utiliser des bouteilles de vin pétillant, le vigneron préfère embouteiller dans des bouteilles de cidre. « Les bouteilles de pétillant pèsent plus lourd que celles pour le cidre. Il y a 300 grammes de différence. C’est mieux pour le transport », affirme-t-il. Par la même occasion, les capsules en inox permettent d’améliorer les coûts de production du Domaine La Taupe, car elles coûtent moins cher que des bouchons liège.
Une évolution des mœurs à venir
Lors des salons auxquels il participe, Bertjan Mol prend le temps d’expliquer sa démarche aux consommateurs. Malgré un imaginaire encore bien présent et une réticence pour les consommateurs du Val de Loire, le gérant du Domaine La Taupe en est persuadé : « C’est une question de temps. Les mentalités vont évoluer à ce sujet. Certains vignerons utilisent des capsules depuis déjà plus d’une dizaine d’années, avec des vins qui n’ont aucun problème de conservation ».
*Vin issu de vignes biologiques.
Le Domaine La Taupe participera les dimanche 31 mars et lundi 1er avril au salon « Les caves de la vallée du Cher ». Entrée : 5 euros. Le verre offert avec l’entrée donne accès aux cinq caves.
Plus d'infos auprès de Philippe Muheim au 06.31.80.35.56.