Du whisky produit à la Distillerie d’Isle-de-France
Installé à Fresnes-sur-Marne, Olivier Flé développe une nouvelle activité au sein de son exploitation de polyculture : une distillerie avec comme produit phare, du whisky.
« La récolte 2016, que nous avons vécue comme un drame, a aussi été comme un détonateur pour d’autres », explique Olivier Flé, exploitant agricole installé depuis douze ans en EARL avec ses parents à Fresnes-sur-Marne.
« Nous avons 12 millions de consommateurs à nos portes, restait à trouver le produit permettant de dégager de la valeur ajoutée. L’idée m’est venue en achetant du whisky de Versailles dans le Kentucky (USA). Nous avons les meilleurs orges et malts du monde, sans oublier une population d’épicuriens, produire du whisky à la ferme semblait un projet d’avenir » , raconte l’agriculteur. Des emprunts familiaux et une aide de la région lui ont permis de le monter.
Ce père de deux enfants âgé de 36 ans s’est donc lancé dans la création d’une distillerie avec l’objectif de produire du whisky, mais également toute une gamme d’alcools (rhum à partir de mélasse de canne à sucre, gin et alcools de fruits. D’ailleurs, excepté le lin fibre, les nouvelles cultures développées sur l’exploitation sont destinées à être valorisées dans la distillerie, comme le seigle ou les petits fruits produits dans le cadre d’un projet d’agroforesterie.
Dans son aventure, il est accompagné par deux associés.
L’un est en charge de la partie commerciale et de la communication sur Internet. Le second travaille sur les recettes avec lui. Les céréales de l’exploitation sont transformées et brassées avec du malt, mélange dans lequel on incorpore des orges crues. Cette étape est effectuée par la brasserie Rabourdin, à Courpalay, qui fait fermenter l’ensemble pour produire de l’alcool.
Deux types de mélanges sont réalisés afin d’obtenir des whiskys aux saveurs variées.
Son alambic a été fabriqué par un artisan de Bègles (Gironde) labellisé Entreprise du patrimoine vivant, qui exporte ses produits à travers le monde sous la marque Stupfler. « Cela faisait corps avec les produits que nous voulons commercialiser » , explique l’exploitant en présentant le fonctionnement de l’unité de distillation installée dans une ancienne grange du corps de ferme.
Une fois distillé, le breuvage obtenu est mis dans un chai de vieillissement durant trois ans avant d’être mis en bouteille. La distillation des premiers whiskys devrait intervenir fin octobre.
À terme, la gamme comprendra des whiskys de seigle, de maïs et un single malt.
En attendant de titiller ses papilles avec ce premier whisky 100 % seine-et-marnais, les bouteilles de gin estampillées Distillerie d’Isle-de-France devraient être disponibles dès la mi-novembre. Une belle idée de cadeau pour les fêtes de fin d’année.
Laurence Goudet-Dupuis