[Dossier « mutations digitales »] Avec le robot de traite, la vache « vit sa vie »
Le Gaec des Grands jardins à Châteaubleau (Seine-et-Marne) est équipé d’un robot de traite depuis 2007. Nicolas Dalmard, l’un des associés, explique ce choix.
« Le robot de traite décharge l’éleveur de l’astreinte physique et des horaires », note d’emblée Nicolas Dalmard, l’un des trois associés du Gaec des Grands jardins à Châteaubleau (Seine-et-Marne).
Ils ont opté pour un robot de traite de marque Delaval dès 2007, lors de la construction d’une nouvelle stabulation.
Cet outil leur permet également de ne plus avoir recours à des salariés.
« En système classique, les épaules et les bras souffrent avec le poids des griffes sans oublier le geste répétitif », explique Nicolas Dalmard, qui constate que le suivi de l’élevage a évolué : « Il n’y a plus l’obligation de la traite du matin et du soir, même si je viens regarder si tout se passe bien. On voit les animaux d’une autre façon. C’est à moi d’étudier les résultats obtenus via le logiciel et d’agir à la moindre anomalie détectée ».
Deux postes permettent de traire quotidiennement cent-dix vaches laitières pour un quota de près d’un million cent mille litres par an. Au final, 2,5 à 2,6 traites quotidiennes sont enregistrées, « ce qui permet de soulager les mamelles. Avec le robot, la vache vit sa vie. Elle n’est plus contrainte ».
Un temps d’adaptation est toutefois nécessaire pour les primipares.
Seuls les compléments alimentaires sont distribués par le robot au moment de la traite. Le reste de la ration est apporté manuellement. Trente à trente-cinq hectares des 215 hectares de la surface agricole utile sont consacrés à l’alimentation de la troupe (maïs ensilage, pulpes et herbe en culture dérobée).
Le robot de traite présente peu d’inconvénients selon l’éleveur, si ce n’est les alarmes jours et nuits : « On est relié à notre téléphone en permanence ».
De plus, en raison de la faible densité d’éleveurs laitiers, l’éloignement du concessionnaire pose problème en cas de panne : il est basé à Vouziers (Ardennes), soit à plus de deux heures de l’exploitation.
Toutefois, dix ans après la mise en route du robot de traite, Nicolas Dalmard ne regrette pas ce choix et insiste : « pour moi, il est hors de question de revenir à la traite classique ».