Donner plusieurs vies à l'eau, un enjeu en viticulture
Certains pays misent sur le recyclage des eaux usées pour économiser l’eau au chai. Zoom.
Certains pays misent sur le recyclage des eaux usées pour économiser l’eau au chai. Zoom.
Au vu des données du projet Climenvi en Centre-Val de Loire, la contrainte hydrique estivale va augmenter. La faute à une température moyenne et une évapotranspiration annuelles en hausse à horizon 2050, ainsi qu’à une baisse des précipitations estivales.
L’eau devient donc un enjeu, notamment en viticulture où elle est utilisée pour la nutrition des plantes, mais aussi pour laver les outils utilisés pour les traitements phytosanitaires, la vendange… ou encore nettoyer le chai.
Trois axes de solutions sont possibles : stocker l’eau de pluie, limiter la consommation, et traiter les eaux usées pour les réutiliser.
« En Jordanie, 87 % des eaux usées sont recyclées ! On en recycle 14 % en Espagne, 8 % en Italie, et seulement 1 % en France », signale Manon Thaunay, conseillère viticole à la chambre d'Agriculture d'Indre-et-Loire. L’eau usée en viticulture est constituée par celle contaminée par les effluents vinicoles, c’est-à-dire issus des travaux au chai, et celle contaminée par les effluents viticoles, issus des travaux de vigne. « On est capable aujourd’hui de traiter seulement les effluents vinicoles, via les stations d’épuration », précise Manon Thaunay.
« En Espagne, où l’eau est précieuse, les domaines ont leurs propres stations d’épuration », poursuit-elle. Les boues qui en sont issues sont épandues. L’eau retraitée va servir pour la consommation classique du foyer, ainsi qu’au chai. L’eau est donc en circuit fermé. En France, des études sont en cours pour, à terme, modifier la réglementation et mettre en place une sorte d’économie circulaire de l’eau à l’échelle des chais.
D’après un webinaire des chambres d’Agriculture 37, 41, 44 et 49