Des solutions pour l’agriculture départementale
Un conseil de l’agriculture seine-et-marnaise élargi à l’ensemble des acteurs agricoles s’est tenu le 5 septembre au Mée-sur-Seine en présence du préfet. Ses objectifs : faire le point sur les mesures mises en place suite à la récolte catastrophique et porter des demandes auprès de l’État.
Présidé par le syndicalisme majoritaire, un conseil agricole (Caf) départemental élargi à l’ensemble des acteurs économiques du territoire s’est tenu le lundi 5 septembre en présence de deux cents personnes.
Un mois après le coup de tonnerre qu’a constitué la moisson, il apparaissait important au président du Caf, Arnaud Rousseau, et à ses collègues de la chambre d’Agriculture et des Jeunes agriculteurs, Thierry Bontour et Mathieu Beaudoin, de faire le point sur les mesures déjà mises en place pour faire face à la crise, puis de rencontrer les élus et les représentants de l’État pour leur porter des messages.
Après une partie en huis-clos durant laquelle l’ensemble des acteurs économiques a présenté sa situation globale et les mesures mises en place par chacun des organismes pour faire face à ce cap difficile, le préfet, Jean-Luc Marx, et de nombreux élus du département — dont le président Jean-Jacques Barbaux — et de la région, ont participé aux travaux.
Avec 39 q/ha en moyenne en blé dans le département, -54 % sur la moyenne 1998 à 2015 — de piètre qualité —, et toutes les cultures impactées, la perte de revenu de la ferme Seine-et-Marne est estimée à 250 millions. Le chiffre d’affaires est divisé par deux, l’EBE (excédent brut d’exploitation) est négatif et les pertes 2016 gomment la consolidation financière de l’entreprise acquise au cours des dix dernières années. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Si l’ensemble des acteurs agricoles a déjà réfléchi et pris des mesures à court terme afin d’alléger les trésoreries pour redémarrer la campagne 2016-2017 dans les meilleures conditions, cela ne sera pas suffisant.
« Nous aurons besoin du concours de l’État », a insisté Arnaud Rousseau, qui a par ailleurs proposé la mise en place d’une cellule riposte qui permettrait de mettre en contact tous les acteurs concernés par un même dossier.
D’ores et déjà, la région a annoncé deux aides — une au mois de juin destinée aux éleveurs et aux spécialisés et dernièrement, un fonds de 6,5 millions d’euros dédié à l’acquisition de semences certifiées — ainsi qu’une conférence régionale dans l’objectif de maintenir une agriculture compétitive qui sait s’adapter et innover.
Quant à Jean-Jacques Barbaux, il a fait part de l’instauration de « trois mesures significatives et opérationnelles, dont une dédiée aux jeunes agriculteurs, qui seront annoncées lors du Festival de la terre. Soutien, innovation et diversification, c’est ce qu’on mène à vos côtés. »
Le mot de la fin est revenu au préfet, Jean-Luc Marx, qui a confirmé les versements du solde de la Pac 2015 au 10 septembre, de 90 % du montant des aides Pac 2015 au 15 octobre et évoqué le plan de soutien aux céréaliers, en mettant l’accent sur l’exonération de la TFNB : « Mon objectif est le 100 % sur l’ensemble du département. L’option la plus raisonnable serait un taux plancher avec possibilité d’aller à 100 %. Le lissage du revenu au travers du régime fiscal et assurantiel sont des pistes à étudier et à prendre en compte dans cet univers à haut risque qu’est l’économie agricole. »
Et d’appeler « à gérer cette crise ensemble »...