FDSEA 77
Des réponses rapides demandées à la députée Vilgrain
La députée Juliette Vilgrain a échangé avec des agriculteurs de sa circonscription le 6 mai sur l’exploitation de Benoit Clavelou à Bagneaux-sur-Loing.
La députée Juliette Vilgrain a échangé avec des agriculteurs de sa circonscription le 6 mai sur l’exploitation de Benoit Clavelou à Bagneaux-sur-Loing.
Installé sur l’exploitation familiale à Bagneaux-sur-Loing, Benoit Clavelou a reçu lundi 6 mai, aux côtés de ses collègues agriculteurs de la circonscription, la députée Renaissance Juliette Vilgrain, alors que le sud-Seine-et-Marne s’est fortement mobilisé lors des actions syndicales en début d’année.
Sur cette exploitation de 197 hectares de polyculture (blé, betteraves, orge et pommes de terres), la nouvelle députée — elle a succédé à Frédéric Valletoux à la suite de sa nomination au gouvernement en février dernier — a échangé durant plus de deux heures sur les sujets d’actualité. Les maires de Bagneaux-sur-Loing et Faÿ-lès-Nemours, Claude Jamet et Christian Peutot, étaient également présents.
Alors que la production de pommes de terre occupe près des deux tiers du temps du duo mère-fils à la tête de l’EARL, en raison notamment de l’importance des manipulations et du temps dédié à la vente (à la ferme, au marché de Nemours et auprès de revendeurs, restaurateurs), la députée a visité l’ensemble des installations de tri, préparation des commandes et des frigos, l’occasion de rappeler qu’ils n’utilisent plus d’anti-germinatif, preuve des efforts faits en matière environnementale.
« Le gouvernement a la volonté de ne plus interdire sans solution. Votre message a été bien compris durant les manifestations et il va falloir regarder le sujet de près pour tenir les promesses », a souligné Juliette Vilgrain avant de préciser : « On n’interdit plus en France ce qu’on n’interdit pas ailleurs en Europe ». Un message difficile à entendre alors que les betteraviers sont confrontés à une explosion des populations de pucerons et que les moyens de lutte sont très limités. « J’ai une parcelle suivie par l’ITB. Je suis abasourdi par les résultats des comptages hebdo ou bi-hebdomadaires. Le Teppeki est autorisé une fois par an, le Movento uniquement trois mois. J’ai déjà grillé une première carte suivie d’un second passage six jours après avec une action choc. On en arrive à faire n’importe quoi tout en restant dans la légalité. C’est un non-sens écologique », a noté un des participants.
Autre absurdité : la coopérative a investi 80 000 euros pour des groupes froids pour le non-traitement des grains après récolte, une exigence des clients français. D’une part, les groupes froids nécessitent de l’énergie pour fonctionner à une période de pic de chaleur généralement, et à l’export, les grains doivent être traités car ils ne veulent pas d’insectes, de charançons.
Outre les non-sens environnementaux, les contraintes administratives, les quotas d’eau sur la nappe de Beauce qui restent stables malgré des précipitations plus importantes, les dégâts de pigeons, etc. sont autant de sujets qui ont été abordés, tout comme les difficultés des bio avec un message : « Sauvez les bio et arrêtez les conversions à tout va ».
« Les indicateurs et signaux venant du haut ne sont pas favorables. Vous êtes sur le terrain. On vous croit, mais on a besoin de réponses rapides », ont insisté les présidents de canton présents.