Des gîtes pour se diversifier et valoriser son bâti
Les journées diversification organisées par la chambre d’Agriculture se poursuivent. Une poignée d’agriculteurs a visité les gîtes à la ferme d’Éric Potin à Us (Val-d’Oise).
C’est dans une ferme chargée d’histoire, celle de la famille Potin à Us (Val-d’Oise), qu’une nouvelle étape des journées diversification s’est déroulée mardi 24 avril.
Organisées par la chambre d’Agriculture de région Île-de-France, ces journées de visites ont pour objectif de faire découvrir aux agriculteurs qui le souhaitent des activités de diversification et de rencontrer ceux qui ont franchi le pas afin qu’ils livrent leurs expériences.
Dans cette ferme familiale de grandes cultures où vivent quatre générations, Éric Potin a fait le choix, il y a plus de vingt ans, de valoriser le bâti en créant deux gîtes à la ferme dans une ancienne étable.
Il explique : « J’ai mené le projet en lien avec le Parc naturel régional du Vexin français qui m’a aidé et orienté vers les bons interlocuteurs, se souvient le propriétaire des lieux. Nous avons fait appel à un architecte et créé deux gîtes mitoyens de 140 et 160 m² qui peuvent accueillir respectivement cinq et six personnes ».
Dès l’ouverture de ses gîtes, Éric Potin a choisi de se rapprocher du label Gîtes de France qui l’a classé trois épis.
« Le cahier des charges imposé est un gage de sérieux pour les clients car nous sommes contrôlés tous les cinq ans et la bonne réputation du réseau nous offre une visibilité supplémentaire », argumente-t-il.
Après plusieurs années passées à gérer lui-même les réservations, le Val-d’Oisien a aujourd’hui confié cette tâche directement à Gîtes de France. « C’était beaucoup de travail et de contraintes car il fallait être en permanence sur l’ordinateur pour répondre aux clients potentiels ».
Ces dernières années, Éric Potin a également vu le profil de ses locataires changer. « Durant les premières années, j’ai eu beaucoup de touristes, de Parisiens le temps d’un week-end ou de vacances, de parents séparés qui louaient pour accueillir leurs enfants... Aujourd’hui, j’ai aussi beaucoup de travailleurs détachés pour qui les entreprises louent les gîtes pour une semaine ou deux », raconte le retraité qui précise : « Ce type de clientèle représente désormais 72 % de mon chiffre d’affaires ».
Les deux gîtes d’Éric Potin connaissent un taux de remplissage de 40 % en basse saison, tandis qu’à la haute saison ils affichent complet.
« J’ai investi 200 000 euros pour les travaux en 1995, une somme que j’ai mis environ quinze ans à amortir. Aujourd’hui, je fais trente-deux mille euros de chiffres d’affaires par an et il me reste environ huit mille euros par an une fois toutes les charges déduites », détaille-t-il.
Avec le recul, Éric Potin dit ne rien regretter de ces gîtes, même si sa famille a pu être frileuse à l’idée de voir du monde à la ferme.
« Nous avons fait de belles rencontres, l’activité permet de valoriser le bâti et c’est une source de revenus supplémentaire. Tentez l’expérience ! » a-t-il fini par conseiller aux agriculteurs venus à sa rencontre.