Don
Des chênes du Centre-Val de Loire pour Notre-Dame de Paris
Jeudi 11 mars, un abattage de chênes a eu lieu en forêt d’Orléans afin de reconstituer la flèche de Notre-Dame.
Jeudi 11 mars, un abattage de chênes a eu lieu en forêt d’Orléans afin de reconstituer la flèche de Notre-Dame.
Mille chênes, soit 3 000 m3, vont être offerts par les propriétaires forestiers à Notre-Dame de Paris. Les arbres seront choisis à travers toute la France en fonction de leurs dimensions.
Christophe Poupat, directeur de l’agence Val de Loire pour l’Office national des forêts (ONF), explique le processus de sélection, débuté mi-janvier : « L’établissement public de Notre-Dame nous a transmis un cahier des charges avec les critères des arbres recherchés. Nos équipes de l’ONF sont allées sur le terrain afin de déterminer les tiges candidates. Nous avons fait remonter cette sélection mi-février et un retour nous est parvenu une quinzaine de jours plus tard. Les abattages se font durant la première quinzaine de mars. »
Le premier arbre abattu ce jeudi 11 mars a été retenu en raison de sa droiture particulière, sa bonne rectitude et son diamètre. Seuls des chênes sont sélectionnés.
Si les abattages ont lieu aussi rapidement, c’est pour assurer les délais imposés par le Président de la République. En effet, pour une reconstruction en 2023, il faut récolter le bois dès à présent, avant la montée de sève.
Éric de La Rochère, délégué général de Fibois CVL, nous détaille ce phénomène : « Les arbres doivent être récoltés hors sève pour optimiser le séchage et la préservation du bois. Il faut donc les couper avant le printemps pour que Notre-Dame conserve sa flèche durant 800 ans, comme cela a été le cas pour la précédente. »
Le professionnel explique que l’abattage de ces chênes ne représente pas de risque pour la biodiversité de la forêt. Au contraire, les chênes récoltés à maturité laissent la place à de jeunes chênes, mieux adaptés aux nouvelles conditions climatiques.
« Sur cette parcelle, il y a des centaines de milliers de chênes déjà présents, précise Christophe Poupat en pointant du doigt la parcelle où le chêne vient d'être coupé. C’est une fierté de contribuer à cette opération. Cet arbre a 200 ans, il est le fruit du travail de plusieurs générations de forestiers. Nous sommes fiers de le valoriser. »
« Un chêne vit entre 250 et 300 ans mais pas 800 ans. Il a capté du CO2 durant 200 ans et ce CO2 sera maintenu dans la flèche de Notre-Dame. Cette action prolonge l’effet bénéfique environnemental de la forêt », conclut-il.