Déclarer ses dégâts de gibier devient plus simple et rapide
Les chambres d’Agriculture ont développé l’application mobile « Signaler dégâts faune sauvage ». La Chambre de Loir-et-Cher ainsi que la FNSEA 41 ont conjointement présenté cette innovation mercredi 3 mai à Mer (Loir-et-Cher).
Les chambres d’Agriculture ont développé l’application mobile « Signaler dégâts faune sauvage ». La Chambre de Loir-et-Cher ainsi que la FNSEA 41 ont conjointement présenté cette innovation mercredi 3 mai à Mer (Loir-et-Cher).
La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher et la FNSEA 41 ont conjointement organisé une conférence de presse en plein champ à Mer (Loir-et-Cher) mercredi 3 mai pour présenter l’application « Signaler dégâts faune sauvage ». Cette dernière a été développée par le réseau des chambres d’Agriculture pour permettre de signaler facilement les dégâts de gibiers en direct de son champ. « C’est une application qui a été pensée pour les agriculteurs mais également pour les particuliers. L’objectif est de recenser le plus possible de dégâts de gibier afin de pouvoir les faire remonter aux organismes concernés », a précisé Arnaud Bessé, président de la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher.
1,4 million d’euros de dégâts en 2021
Des agriculteurs des alentours de Mer étaient présents pour témoigner des dégâts de gibier qu’ils rencontrent sur leurs parcelles, notamment ceux causés par les corbeaux et pigeons. « Certains agriculteurs abandonnent des cultures comme le tournesol ou encore les pois à cause des dégâts de gibier. Ils doivent semer plusieurs fois car les corbeaux et les pigeons détruisent les semis. Cela devient un véritable enfer », a expliqué Stéphane Priou, agriculteur et président du GDA* de Mer.
Les dégâts de la faune sauvage impactent considérablement les cultures ainsi que les élevages. En 2021, 1,4 million d’euros de pertes ont été causées par le grand gibier (Cervidés, sangliers et chevreuils) ainsi que 500 000 euros de dégâts non indemnisables causés à 90 % par les corbeaux freux, pigeons ramiers, blaireaux, ragondins ou encore corneilles. Alors que ces chiffres paraissent déjà impressionnants, « ils ne reflètent pas la réalité du terrain et sont certainement bien plus élevés en réalité car ces données se basent sur 150 déclarations pour 25 000 agriculteurs », a souligné Didier Delory, président de la FNSEA 41. Pour sa part, Solène Gourdet, chargée de mission à la FNSEA 41, affirme que « l'application sera complémentaire aux déclarations papier qui seront toujours possibles. On ne passe pas au tout numérique. C'est une alternative à ceux qui trouvent les déclarations papier trop fastidieuses ».
Présente dans 56 départements
Pour l’instant en France, 56 départements ont décidé de lancer cette application, dont le Loiret et le Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire. Disponible depuis novembre dernier, il y a eu pour l’instant dans tout le pays, 1 500 téléchargements pour 600 signalisations réalisées. « Nous sommes au tout début de cette application. Notre objectif désormais est de bien communiquer et inciter les particuliers comme les agriculteurs à l’utiliser », ont expliqué Arnaud Bessé et Didier Delory.
Cette application va aussi faire économiser du temps aux agriculteurs pour déclarer les dégâts de gibier constatés. Effectivement, « l’application peut directement localiser la parcelle, mais il est possible aussi de le faire soi-même. Après avoir pris une photo, les utilisateurs ont juste à préciser le type d’animal qui a pu causer ces dégâts ainsi que la quantité de pertes », a expliqué Thomas Saint-Antonin, conseiller agroforesterie et développement territorial, durant la présentation de l’application.
Les représentants de la profession agricole espèrent que cette application permettra d’avoir davantage de recensements pour permettre de réguler au mieux les populations et ainsi préserver les cultures.
*Groupement de développement agricole.
+ d’infos :
Voir notre article concernant cette appli pour l'Île-de-France