De l’écoute et des pistes de propositions après les dégâts de grêle
Mardi 21 juin, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est venu évaluer les dégâts causés par la grêle dans deux exploitations de Loir-et-Cher et apporter son soutien aux agriculteurs.
Mardi 21 juin, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est venu évaluer les dégâts causés par la grêle dans deux exploitations de Loir-et-Cher et apporter son soutien aux agriculteurs.
Le 19 juin, un couloir de grêle a provoqué de nombreux dégâts dans des cultures de Loir-et-Cher. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est venu mardi 21 juin dans le département afin d'évaluer les dégâts sur deux exploitations, une céréalière et une autre viticole. Il a pris le temps d’écouter les exploitants agricoles victimes de ces intempéries. « C’est difficile d’évaluer précisément les pertes à l'heure actuelle, mais c’est une perte d'environ 95 % sur le colza et sur le blé tendre on est au moins à 50 % de perte. Les experts vont faire le tour des parcelles et on aura le verdict », détaille Benoît Auger, céréalier touché par la grêle à Thenay chez qui se déroule la visite.
Certains agriculteurs présents ont expliqué l’ampleur des intempéries. « Un pigeon est tombé devant moi, tapé par un grêlon, il est mort sur le coup », détaille l’un d’eux.
Marc Fesneau a tenu à rappeler que la priorité était d’abord « d’évaluer les dégâts, et les évaluer financièrement. Une partie sera prise en charge par les assurances pour les personnes assurées et ensuite il y aura de la solidarité nationale pour ceux qui ne peuvent pas être assurés ». Il a continué en posant la question suivante : « Qu’est-ce qu’on met comme dispositif pour parer à cela ? Ceux qui sont autour de moi n’ont pas envie de se demander chaque année si c’est assurantiel ou pas ».
Des témoignages et de l’écoute
Le constat est le même en viticulture, Noë et Isabelle Rouballay, gérants du Domaine Octavie (voir aussi en page 6), sont une nouvelle fois touchés en deux saisons. « C’est la deuxième année de suite qu’on subit la grêle, c’est difficile économiquement et moralement », déplorent-ils. Le sujet de l’assurance a été longuement abordé durant la visite. « Aujourd’hui, il faut s'assurer, c’est certain. Mais les assurances grêle ont augmenté de 80 %, c’est difficile à gérer », a précisé Noë Rouballay.
Pour sa part, le ministre a promis qu’un diagnostic allait être fait « afin d’avoir un maillage fin et précis pour y voir plus clair entre les assurés et les non-assurés et ainsi agir le plus efficacement possible ».
À la suite de ces deux visites de terrain qui ont permis au ministre de prendre la mesure des dégâts, s'est ensuivie une réunion avec les représentants de la profession agricole et les agriculteurs durement touchés, à la salle des fêtes de Oisly. Le ministre a proposé aux sinistrés d’expliquer leur situation, parce que selon lui, il faut traiter cela « au cas par cas pour être efficace ». Il a donc pu longuement écouter les différentes situations vécues par les agriculteurs sinistrés tout en prenant des notes afin de faire remonter les informations.
Des pistes de propositions
Didier Delory, président de la FNSEA 41, a fait des propositions au ministre pour aider les agriculteurs touchés : « Il faut prioritairement pour cette année que le PGE* soit prolongé et que les agriculteurs puissent également activer le chômage partiel pour les employés ».
Pépiniéristes, arboriculteurs, viticulteurs, céréaliers ou encore maraîchers étaient présents pour expliquer leur situation après ces intempéries qui ont eu pour certains des impacts catastrophiques. « En vingt minutes, ce sont dix ans de ma vie qui sont partis », a expliqué Franck Depond, pépiniériste à Fresnes. Comme il le précise : « Moi je voudrais bien être assuré, mais aujourd’hui je ne le suis pas car on me rejette, on ne souhaite pas m’assurer. Et aujourd’hui, j’ai tout perdu », déplore le pépiniériste. Marc Fesneau a souligné que le « système assurantiel avec des phénomènes répétitifs n’est pas viable ». Il a poursuivi en affirmant qu'un long travail allait devoir s’amorcer. Le ministre a toutefois annoncé qu’il réfléchissait à l’idée du fonds d’urgence : « C’est ce qui me paraît actuellement le plus simple à mettre en œuvre, mais il faut attendre d’avoir un diagnostic précis ».
Après avoir écouté les différents témoignages, le ministre a rappelé l’importance « de faire remonter toutes les situations aux services de l’État pour que le gouvernement puisse agir de la meilleure des manières ». La réunion s’est conclue tardivement dans la soirée où les échanges ont continué avec l’espoir que la situation puisse s’apaiser.
*Prêt garanti par l'État.