Diversification
De la soupe Bacotille en entrée des Journées diversification
À La Ferté-Gaucher, Julien et Apolline Masson ont lancé les Journées diversification le 24 novembre en faisant découvrir de A à Z leur conserverie adossée à l’exploitation agricole.
À La Ferté-Gaucher, Julien et Apolline Masson ont lancé les Journées diversification le 24 novembre en faisant découvrir de A à Z leur conserverie adossée à l’exploitation agricole.
La première journée diversification de l’événement du même nom organisé par la chambre d’Agriculture de région Île-de-France avait des saveurs hivernales. En effet, elle s’est tenue à La Ferté-Gaucher jeudi 24 novembre au sein de la conserverie de La Larnière, dont les soupes représentent une grande partie de sa gamme de produits.
Installé en 2016, l’année noire en agriculture, sur l’exploitation familiale de polyculture, Julien Masson souhaitait développer une activité parallèle avec sa conjointe Apolline. Ils optent pour la création d’une conserverie dont l’investissement se limite à 50 000 euros (dont 17 000 euros pour l’autoclave) soutenu par des prêts d’honneur. Une cuisine, attenant à une ancienne salle de réception, existait. Il suffisait de l’équiper un minimum. Après avoir suivi différentes formations, dont une licence qui donne droit d’utiliser un autoclave, une SARL est créée.
Fin 2016, les premiers bocaux sortent de la conserverie. La marque Bocatille est créée afin de distinguer leurs recettes de celles des produits transformés à façon pour d’autres producteurs. Tous les légumes sont épluchés à la main car les machines sont calibrées pour les gros volumes. Des panneaux photovoltaïques alimentent le site.
Ils débutent en ne travaillant que des invendus ou des produits non calibrés. Ainsi, ils se retrouvent à préparer du confit d’échalote, aujourd’hui une de leurs meilleures ventes.
100 % local
Au fil des saisons, ils vont se concentrer sur leur propre gamme (18 produits aujourd’hui), supprimer les légumes difficiles à éplucher (panais, poireaux par exemple) ainsi que les recettes multiproduits. Ils ont également arrêté la prestation de service.
Leur premier critère : acheter uniquement seine-et-marnais. « Nous avons été portés par l’élan local de création de petites boutiques. Et nos produits ont une longue date de péremption, un atout », explique Julien Masson.
Un hectare de l’exploitation a été converti en agriculture biologique. La moitié de cette surface est consacrée à la production de courges alors que butternuts et potimarrons sont transformés durant cinq mois sur l’exploitation à hauteur de 90 kg/jour. Ces cucurbitacées se conservent très bien avec une hygrométrie adaptée. Par contre, la soupe n’est pas valorisée en bio, ce n’est à ce jour pas un frein à la commercialisation. L’autre partie est couverte de sarrasin une année sur deux pour lutter contre le salissement. L’arrosage se fait au goutte-à-goutte après une plantation sous bâche biodégradable. Après avoir planté à la main 3 500 plants, l'exploitant loue maintenant une planteuse.
En février, après les courges, la conserverie transforme les pommes en compote et le confit d’échalote en attendant les premiers légumes de printemps.
Apolline Masson et une salariée se consacrent au laboratoire quand Julien Masson s’attelle à la commercialisation et aux cultures aidé d’un salarié.
Aujourd’hui les produits sont commercialisés dans soixante points de vente, uniquement des boutiques et magasins de proximité. Si la baisse du pouvoir d’achat ne se ressent pas, par contre les prix des étiquettes, cartons, bocaux ont fortement augmenté et des difficultés d’approvisionnement se font jour. Ainsi, ils ont acheté leurs contenants pour 2023, un achat possible car l’activité de la conserverie est adossée à l’exploitation agricole. En effet, l’activité de la SARL a été regroupée au sein de l’EARL. « Si la conserverie représente 10 % du chiffre d’affaires de l’EARL, la marge n’a rien de comparable », note l’exploitant.
Élargir la gamme
Nouveauté, depuis la crise sanitaire, les commandes de fin d’année des communes remplacent les marchés notamment de Noël que le couple ne fait plus. « Nos produits sont peu onéreux, donc faciles à placer. »
Une meilleure organisation au fil du temps leur a permis de doubler la productivité de la conserverie alors que cette activité s’accorde parfaitement en complément d’une exploitation céréalière.
Jamais à court d’idées, un local de stockage des conserves et pour les courges d’hiver va être aménagé. Et le couple aimerait élargir sa gamme, un projet autour des pois chiches est en cours de réflexion.