Aller au contenu principal

Betteraves
Cristal Union : un début de campagne hétérogène

À l’heure où les agriculteurs sont en plein arrachage des betteraves, Hervé Fouassier, président de la sucrerie de Corbeilles (Loiret) Cristal Union, donne ses perspectives pour les années à venir.

Après plusieurs années compliquées pour la betterave, 2022 s’annonçait plus calme pour les planteurs. « Grâce à la pluviométrie du mois de juin, qui a considérablement favorisée la croissance de la végétation, nous avions un très bon potentiel betteravier début juillet, explique Hervé Fouassier, président de la sucrerie Cristal Union de Corbeilles. Malgré un printemps plutôt sec, les betteraves étaient très bien enracinées ». Malheureusement, la sécheresse et les fortes chaleurs estivales ont fortement perturbé le légume-racine entraînant des rendements « extrêmement hétérogènes, allant de 50 à 100 tonnes à 16 ° dès les premières réceptions ». Ces différences de rendement s’expliquent par deux facteurs : le type de sol et la capacité d’irrigation. Selon Hervé Fouassier, « le maintien de notre culture betteravière passera par la préservation de la capacité d’irrigation des planteurs ».

40 euros la tonne de betteraves pour 2023 ?

En ce début de campagne 2022, la coopérative Cristal Union tient à rassurer les planteurs. Comme annoncé en juin dernier, le prix des betteraves sera au moins à 35 euros la tonne pour cette campagne. Pour 2023, Cristal Union vise les 40 euros la tonne. La coopérative a su répercuter la forte augmentation des coûts de production agricoles, industriels et logistiques sur ses prix de vente du sucre, de l’alcool et de l’éthanol. Le représentant de Cristal Union, souligne : « L’Europe importe 20 % de sa consommation de sucre et d’éthanol, le marché est très tendu, les perspectives sont très favorables pour 2023, ce serait une erreur de diminuer nos surfaces de betteraves avec de telles perspectives de marché ».

Compromis industriel et énergétique

Cette campagne sucrière 2022 est impactée par les enjeux énergétiques nationaux. Afin de limiter la consommation de gaz sur les mois de janvier et février, la campagne sucrière de Corbeilles a démarré dix jours plus tôt, au 15 septembre, pour finir fin décembre. Une partie de la production sera stockée en sirop de sucre et cristallisée au printemps quand la demande en gaz aura baissé. Pour diminuer sa consommation de gaz, les pulpes de betteraves de la sucrerie ne seront pas déshydratées et seront commercialisées vers l’élevage et la méthanisation sous forme surpressée. Hervé Fouassier précise que « trois projets majeurs sont lancés à Corbeilles pour 2023, dont un investissement pour baisser de 15 % la consommation de gaz du site ». Le site compte également produire son électricité avec du photovoltaïque sur ses bassins et son gaz avec une unité de méthanisation de ses pulpes.

2023, dernière année de dérogation pour les NNI

L'enjeu pour l'année prochaine est la validation de la dérogation pour utiliser les néonicotinoïdes. Toujours optimiste pour la filière betteravière, Hervé Fouassier « n’imagine même pas » qu’elle ne soit pas accordée pour la prochaine campagne. Parallèlement, les travaux du PNRI (Plan national de recherche et d'innovation) pour lutter contre la jaunisse sur les betteraves avancent, « toutes les pistes sont étudiées ». Selon le président : « Les solutions viendront essentiellement de la génétique. En 2024, les variétés seront plus tolérantes à la jaunisse. Avec un relais insecticide en végétation et d’autres techniques innovantes comme le biocontrôle, nous devrions arriver à protéger notre betterave ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Basile Faucheux ne peut que constater les dégâts sur sa parcelle où une bonne partie des oignons porte-graine sont couchés, voire cassés.
Orages : vent, pluie et grêle s'abattent sur les exploitations du Loiret
De violents orages ont traversé le Loiret, dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 juillet. Météo France avait placé le…
Guillaume Leroy est en charge de la préparation de la Fête de l'agriculture de Jeunes agriculteurs.
JA 28 tout à la préparation de sa Fête à Écrosnes
La préparation de la Fête de l'agriculture se déroule sous la houlette de Guillaume Leroy et de Jeunes agriculteurs du canton de…
Les Chapelles-Bourbon, vendredi 2 août. Après des échanges au sein d'une grange, le préfet a visité le site de la ferme de Beaumarchais guidé par Brigitte Cant.
La profession demande des mesures d’urgence au préfet
Alors que la moisson s’annonce catastrophique, le préfet s’est rendu sur la ferme de Beaumarchais, aux Chapelles-Bourbon, le 2…
Terres Inovia a livré les premières estimations des rendements parcellaires bruts en Île-de-France.
Colza : le point sur les récoltes en Île-de-France
Terres Inovia a livré les premières estimations des rendements parcellaires bruts en Île-de-France.
Mardi 20 août, à Blois. Philippe Noyau (à g.), président de la chambre d'Agriculture régionale et Arnaud Bessé, président de la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher dressent le bilan des moissons 2024.
Moisson 2024 : pire que 2016
Les présidents des chambres d'Agriculture de Loir-et-Cher et de région Centre-Val de Loire ont fait le point, mardi 20 août…
Cornichons : une récolte mitigée à cause de la météo
Depuis quelques années déjà, une filière cornichon est relancée en Loir-et-Cher grâce à l’impulsion de Reitzel et de producteurs…
Publicité