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Crise des légumes breton : Les légumiers bretons satisfaits de leur rencontre avec le ministre

Si elle n’avait pas pour objet les évènements de Morlaix, la rencontre entre les légumiers bretons et le ministre de l’Agriculture le 24 septembre a permis de définir des mesures d’urgence, mais aussi les solutions à moyen terme pour sortir de la crise une filière mise à mal par la concurrence européenne et la volatilité des prix.

© S. Grente

«Nous avons trouvé des points d’accord pour les situations les plus difficiles», annonçait Jean-François Jacob, président de la Sica de Saint-Pol de Léon à la sortie de sa rencontre avec Stéphane Le Foll, le 24 septembre. Si les incendies provoqués par des agriculteurs en colère à Morlaix le 19 septembre ont mis en lumière l’exaspération de la filière légumière bretonne, le rendez-vous entre le ministre et les producteurs était programmé depuis une quinzaine de jours pour faire le point sur les difficultés. Deux autres organisations de producteurs de légumes bretons étaient représentées, Terres de Saint Malo et l’Union des coopératives de Paimpol et Tréguier.

Des aides rapides

Les producteurs demandaient en premier lieu des mesures d’urgence pour les situations les plus critiques. Une requête entendue par le ministre qui a promis de mettre en place, sous la coordination des préfets de département, des cellules d’appui pour soutenir les exploitations les plus en difficultés, évoquant ainsi des reports de cotisations sociales, l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti, la prise en charge de remboursement de prêts pour les agriculteurs acculés par des problèmes de trésorerie et ce, «dès la semaine prochaine», a précisé Stéphane Le Foll. Le ministre s’est également engagé à défendre auprès de la Commission européenne des ajustements quant aux dispositions concernant l’embargo russe : rendre éligibles à la liste des produits bénéficiant de mesures exceptionnelles le brocoli, le chou-fleur ou l’artichaut qui n’en faisaient pas partie, ou encore simplifier le dispositif de soutien financier. Un travail qui doit être effectué «en amont du conseil informel des ministres de l’Agriculture le 30 septembre à Milan», a-t-il précisé. Ces premières décisions permettent à Jean-François Jacob de se sentir «rassuré» : «notre objectif était qu’aucun agriculteur ne reste sur le bord de la route», rappelle-t-il, et si les modalités d’application restent encore à affiner, la discussion lui permet de penser qu’ils ont «des éléments pour travailler sereinement à court et moyen terme». Selon lui, les aides d’urgence devraient concerner «quelques centaines de producteurs».

A moyen terme : revoir la fiscalité et les contrôles

Jean-François Jacob en appelle donc à un retour au calme. Mais si l’embargo russe n’a pas arrangé la situation des producteurs de légumes, les raisons de la crise sont plus structurelles. Pour la résoudre, les producteurs ont donc évoqué avec le ministre des solutions à moyen terme, notamment sur la fiscalité car celle des fruits et légumes «n’est plus adaptée à la variabilité du marché», selon le président de la Sica de Saint-Pol qui propose par exemple de la rapprocher «de celle de nos concurrents directs» pour réduire les écarts de compétitivité. Stéphane Le Foll évoque l’évolution de la DPA (déduction pour aléa), et un lissage de la fiscalité. Un groupe de travail dédié au sujet devrait être mis en place. Sur les contrôles, autre sujet de mécontentement des agriculteurs, il faut «les rendre effectifs et acceptables, c’est ça l’enjeu», explique le ministre qui veut «éviter la suspicion» ressentie par les agriculteurs. Un discours qui satisfait pour le moment les représentants des producteurs de légumes bretons. Jean-François Jacob souhaite à présent «travailler vite» et «donner de la visibilité aux solutions». Le prochain rendez-vous est prévu pour le 26 septembre et sera élargi cette fois aux représentants de l’ensemble de la filière fruits et légumes française.

Xavier Beulin évoque à Manuel Valls le «désarroi» des agriculteurs

Dans une lettre adressée au Premier ministre Manuel Valls le 23 septembre, Xavier Beulin, président de la FNSEA, a expliqué en quoi «le coup de colère des agriculteurs du Finistère» traduisait «l’immense désarroi des agriculteurs et la dégradation des conditions d’exercice de leur métier». Si la FNSEA ne cautionne pas cette violence, elle insiste sur «le besoin de simplifier les normes, d’alléger les contraintes et de soutenir l’investissement». Xavier Beulin appelle donc le Premier ministre à mettre en pratique son discours prononcé aux «Terres de Jim», discours qui «au regard de l’exaspération qui grandit, ne peut rester lettre morte». Le président de la FNSEA sollicite donc un rendez-vous pour présenter à Manuel Valls les «priorités pour affronter cette crise économique, sociale et morale des campagnes françaises».

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